8/15/2008

Les disciplines du Qi: cultivez l’énergie qui est en vous

Une enquête sur la pratique des arts énergétiques en France


Tai Chi chuan, Qi Gong, Feng Shui, Zen , ... les disciplines et philosophies orientales semblent avoir le vent en poupe : effet de mode ou évolution profonde ? Ces disciplines ont-elles vraiment quelque chose à nous apporter, ou sont-elles, seulement, de nouvelles distractions teintées d’exotisme ?

Une enquête vient de paraître, qui fait le point de façon opportune sur les différentes disciplines qui se réclament du travail du Qi, dit aussi « Ki » en japonais, ou « prana » dans la tradition indienne : l’énergie vitale. L’auteure, Joëlle Garnier-Lin, qui parle chinois, connait bien le sujet pour avoir vécu en Asie plusieurs années. Elle a été un observateur privilégié du phénomène puisqu’elle est à l’origine de la création d’un site* qui, dès 2003 et, pour la première fois sur Internet, présentait les différents arts corporels ou de santé travaillant le Qi.

Qu’entend-on par « disciplines du Qi » ?
Les disciplines du Qi sont des disciplines de santé ou de bien être comme le Tai chi chuan, le Qi Gong, le yoga ou le shiatsu mais aussi des arts médicaux complets : médecine traditionnelle chinoise ou Ayurveda venu de l’Inde. Ce sont, encore, tous les massages thérapeutiques comme le Tui Na chinois, la réflexologie, le shiatsu japonais... On trouve, enfin, parmi les disciplines du Qi, des arts martiaux qui travaillent spécifiquement le Qi, dans un esprit de coopération et non d’agressivité : l’aïkido, très développé en France, en est le plus connu, mais on découvre également, le Nanbudo, créé par un grand maître de karaté, Me Yoshinao Nanbu, le Kinomichi, créé par Me Noro, un aïkidoka de haut niveau, le Sarbacana...

Finalement, ces disciplines, une vingtaine au total, comprennent autant des pratiques millénaires à l’image du yoga ou du Qi gong (plus souvent appelé Daoyin avant le XXe siècle) que des arts créés il y a quelques décennies. Ces « arts nouveaux » sont souvent issus d’un ensemble d’influences qui, dans la vie d’une personnalité au parcours remarquable, se sont transformées en une discipline novatrice. C’est le cas du nanbudo ou du kinomichi, mais aussi du Wutao, créé par Pol Charoy et Imanou Risselard, les fondateurs entre autres du magazine Génération Tao et du centre du même nom à Paris. Métissage fécond d’arts martiaux et de danse, cette pratique permet, par un travail rythmique et ondulatoire , toujours dans le respect du corps, de faire monter en soi l’énergie interne. Porté par une musique qui mêle rythmes traditionnels et accents modernes, « c’est une calligraphie du geste, disent ses créateurs, le mouvement de vie, la pulsation de l’univers ».

Un lien subtil à l’univers
On pressent déjà, par cet exemple, que les « disciplines du Qi » n’ont pas seulement à voir avec notre santé ou notre « bien-être » quotidien. Elles nous relient, aussi, à un élément fondamental de nos vies que nous avons tendance à oublier : l’entretien de la pulsation de vie qui nous habite. Car la pratique de ces disciplines nous conduit à mieux prêter attention au lien subtil qui nous relie, chacun, à notre environnement, à l’autre et au-delà, à la Nature et sans doute, à l’univers.
L’auteure de l’enquête cite à ce propos Boris Tatzky, vice-président de la Fédération Nationale de yoga, qui rapporte la réponse d’un pandit indien à la question « Qu’est-ce que prana, l’énergie de vie ? » « Si vous observez la nuit les étoiles, disait-il, les constellations bougent (..), comme une chorégraphie intelligente, c’est prana. » Et il ajoute : « Et vous avez certainement remarqué que votre cœur bat, que vous y pensiez ou non (...). La force intelligente qui fait battre votre cœur, c’est prana. Et c’est le même prana qui fait battre votre cœur et danser les étoiles ».

Ainsi, par la pratique de ces arts, c’est une véritable quête - parfois sans le savoir - que l’on entreprend : retrouver notre unité, et par elle, notre lien à la Nature et à l’univers. Ce lien n’est pourtant pas d’ordre abstrait ou philosophique. C’est par le corps et une pratique corporelle, ou un soin du corps dans le cas des arts de santé, que l’on peut le découvrir.
Le livre de Joëlle Garnier-Lin insiste sur ce point, en proposant à la fin de chaque chapitre, des conseils pratiques illustrés, afin de pouvoir ressentir cette dimension énergétique en nous. Ce sont des respirations spécifiques, des massages, des exercices d’attention au présent et à l’environnement qui nous entoure.

L’approche qualitative des médecines traditionnelles
Car il semble y avoir des lois, dans le domaine énergétique, de même qu’en science physique ou en chimie. La médecine traditionnelle chinoise, par son observation minutieuse du fonctionnement de l’organisme humain, en répertorie un grand nombre. Celles-ci nous parviennent aujourd’hui, grâce à des traductions d’écrits, parfois millénaires. Cette science des souffles internes décrit, en effet, minutieusement les trajets de l’énergie dans le corps : les fameux « méridiens » d’énergie, mais aussi ce qui permet d’entretenir cette énergie, et de la rééquilibrer, si besoin est. Une bonne illustration de ces phénomènes est la diététique chinoise, dite aussi « taoïste » ou « diététique du yin et du yang », titre du livre d’un des spécialistes en France de cette discipline, le Dr Chen Yau Wa. La diététique que nous connaissons, nous dit l’auteure de l’étude, en comptabilisant protéine, lipide, calories et autre vitamines, est essentiellement quantitative. A la différence de celle-ci, c’est une approche qualitative qu’adopte la diététique chinoise. Par exemple, on prêtera attention, dans son alimentation, à l’équilibre des mets dits « réchauffants » (ou « yang ») avec ceux qualifiés de « rafraichissants » (ou « yin »). Cette qualité ou « nature » de l’aliment n’a, pour autant, pas de rapport avec la température à laquelle il est pris. Ainsi, le livre cite l’exemple du thé, consommé chaud, mais de nature rafraichissante ce qui expliquerait qu’il soit consommé en abondance dans des pays chauds comme au Maghreb, en Chine du sud...

On voit tout l’intérêt que nous aurions à nous ouvrir aux enseignements de ces « médecines savantes » que sont médecines traditionnelles chinoise ou indienne. Par leur caractéristique préventive, en particulier, nous pourrions apprendre la façon de renforcer notre immunité, aux abords des rigueurs de l’hiver ou de protéger notre estomac, tant il est vrai qu’une bonne digestion est essentielle pour préserver notre capital vital.

Les disciplines du Qi, nombreuses et multiformes, recèlent, ainsi, des trésors de connaissance dont nos sociétés à bout de souffle, pourraient profiter beaucoup plus qu’elles ne le font. Cet ouvrage, qui se lit comme une promenade au sein de ces différentes pratiques, permet de nous en donner toute la mesure et nous incite à nous lancer dans la pratique de l’une d’entre elles car, pour reprendre un proverbe chinois qu’il cite : « l’enseignement qui n’entre que par les yeux et les oreilles ressemble à un repas pris en rêve ».


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Source: soleil-levant.org

L’acupuncture au présent

Par Thierry Vinai

L’acupuncture trop souvent citée en Occident, pour ses effets sur la douleur, mérite mieux que ce diminutif restrictif.

En Chine elle est une branche de la MTC (médecine traditionnelle chinoise) et possède ses services où elle est pratiquée à titre exclusif. Elle représente sur 100 patients qui consultent tous les jours, à peu près 30% de la demande : la grande majorité vers la pharmacopée et les 20% autres vers le Tuina.


En 1959 lorsque Mao est au pouvoir, il décide de réinstaurer la tradition et notamment la MTC. On voit fleurir des instituts de MTC qui possèdent leur propre hôpital où seule la MTC est pratiquée. Chaque hôpital de médecine moderne est équipé d’un service d’acupuncture : son âge d’or est relancé. C’est de cette période qu’est née l’analgésie par acupuncture. Elle est florissante par ses succès sur des pathologies fort diverses (paralysie faciale, hémiplégie, ulcère de l’estomac...).


Des centres de recherches permettent de retrouver des techniques anciennes remises au goût du jour par une nécessité économique. En effet, l’acupuncture ne coûte pas cher, il n y a pas d’effet secondaire et elle obtient de bons résultats.

A l’époque, la médecine moderne coûtait trop cher
Les interventions étaient réservées aux cas graves et on avait un traitement spécifique pour l’appendicite par exemple. Imaginez-vous le coût que représenterait 900 000 000 d’ appendicectomies. Il en allait, ainsi, pour beaucoup de pathologies, telles hernie discale, calculs rénaux, césarienne....

Les traitements se faisaient tous les jours : les patients venaient et une fois finis rentraient chez eux, tout en percevant leur salaire en intégralité. Il y avait pléthore de patients : les couloirs servaient de salle de traitement. Pendant des années cela fonctionna à merveille.

En 1979 lorsque le vieux Deng Xiao Ping a prononcé la parole magique « Enrichissez-vous ! », l’économie chinoise s’est réveillée de sa léthargie étatique et est entrée dans l’ère du modernisme.

En 1992, les patients commencèrent à payer une partie des soins et il y eut moins de patients. La journée leur était décomptée, ce qui réduisit, encore, le nombre des patients...

De nos jours, la majorité des personnes qui consultent, sont âgées ou viennent, parce que la médecine occidentale a échoué. Et, bien sûr, cette médecine est réservée avant tout, à ceux qui ont peu de moyens. Pour indication, une séance d’acupuncture coûte 3 euros et il en faut une dizaine en moyenne. Progressivement l’occident a envahi la Chine avec ses pilules miracles qui font effet très vite et sont faciles à avaler. L’opinion publique commence à y faire face, car le dérapage a été si brutal que l’on pouvait acheter des antibiotiques sans ordonnance...

Aujourd’hui la douleur est la cause majeure des consultations dans les services d’acupuncture. Alors que chez nous c’est l’opposé : c’est une médecine réservée à ceux qui ont les moyens, elle n’est pas remboursée et on vient consulter pour des troubles profonds.

Non l’acupuncture ne fait pas mal, mais seuls les Chinois savent faire la différence entre douleur et sensation. D’ailleurs, les étudiants que j’amène régulièrement travailler dans les services d’acupuncture des différents hôpitaux de Shanghai, arrivent à ressentir cela en fin de séjour et lorsqu’ils rentrent en France, ne piquent plus du tout de la même manière. Ils sont venus chercher le Graal de l’acupuncture et la majorité revient avec.

Ce Graal-là n’est pas une vue de l’esprit ou un effet placebo. Il a été démontré l’existence de l’énergie et ses réseaux d’animation, improprement nommés méridiens, par des caméras thermiques. De quoi prouver scientifiquement l’existence de l’énergie si besoin est. Mais les patients l’ont compris, en ressentent les bienfaits et en redemandent.

Arts Millénaires de Bien-Vivre et de Bien-Etre

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Herbes de Provence