5/17/2008

Le Tai Chi taoïste, un art de santé


Article tiré de la Revue du REIQCS (Réseau d'échange d'information du Québec sur le cancer du sein), Vol.3 No.1


Propos recueillis par Danièle Blain, Montréal.


Comme bien des gens, Lisette Daigle a découvert le tai chi taoïste par hasard. De son propre aveu "pas vraiment sportive, mais relativement en forme", familière avec la méditation, l'enchaînement des mouvements lents, tout en détente, l'intriguait. C'était il y a sept ans, presque trois ans après son face à face avec le cancer qu'elle avait vaincu après une double mastectomie.

C'est dire qu'à cet égard elle n'avait pas d'attentes particulières, les premiers effets bénéfiques sont donc arrivés comme une heureuse surprise. "Comme toutes les femmes qui ont subi ce genre d'intervention,j'avais des problèmes avec ma circulation lymphatique, avec tout ce que ça entraîne. Par exemple, lorsque je levais les bras au-delà d' une certaine hauteur, j'avais l' impression qu' ils étaient déconnectés de mon corps! Par rapport à ça, j'ai constaté un changement presque tout de suite au tout debut lorsque j'effectuais les mouvements, mes bras ne suivaient pas, mais très vite le tai chi m'a aidée à rétablir le contact."

"Dans tous les cas de cancer du sein, le tai chi taoïste contribue de façon remarquable à réduire le lymphoedème associé à la dissection de nodules, ainsi que la douleur" confirme Elliot Kravitz, médecin et professeur à la Faculté de médecine et au Centre hospitalier de l'Université McGill. Il pratique le tai chi depuis 16 ans et agit comme conseiller médical auprès de Ia Société de tai chi taoïste au Québec et de la Société intemationale de tai chi taoïste. Fondée au Canada en 1970 par Maître Moy Lin-shin, un moine taoïste, la Société compte quelque 15,000 membres en Amérique du Nord seulement. Au Québec. la Société compte 28 sites, répartis dans toutes les regions.

Le tai chi du point de vue de la médecine occidentale

"Je voudrais d'abord préciser une chose. Je suis un médecin qui pratique la médecine occidentale. Donc, lorsque je parle du tai chi, je le fais depuis une perspective de médecine occidentale. Si j'en parlais du point de vue de la médecine orientale, qui privilégie une approche fonctionnelle, il serait question du "chi" (l'énergie vitale), du "jing" (les fluides vitaux), du "shen" (l'esprit), du yin et du yang, etc. La médecine occidentale, elle, privilégie une approche structurelle. Il est regrettable que, trop souvent, on les oppose dans I'espoir de pouvoir décréter qu'il y en a une qui est supérieure à l'autre; ce sont simplement deux choses différentes."

"La médecine occidentale a accompli en très peu de temps des progrès remarquables dans la compréhension et le traitement du cancer, dans l'usage de la chimiotherapie et de la radiothérapie avec une réduction de la mortalité et de la morbidité. Et parce que nos journées n'ont que 24 heures, les efforts que nous faisons en vue d'approfondir notre compréhension de la maladie et d'affiner nos méthodes thérapeutiques sur la base d'une compréhension structurelle de la maladie, mobilisent toutes les énergies humaines et matérielles que nous pouvons y consacrer. Il serait donc stérile d'accuser la médecine occidentale de ne pas aborder une maladie comme le cancer d'un point de vue fonctionnel, alors qu'elle choisit simplement de se concentrer sur autre chose. Mais en même temps, il est clair pour moi qu'il y a un rôle pour l'interaction entre les deux approches. En ce sens, je dirais que le tai chi taoïste peut constituer un merveilleux traitement complémentaire à quelque forme de traitement du cancer du sein que ce soit."

"Voyez-vous, fondamentalement, le tai chi taoïste nous réapprend à utiliser nos corps de facon naturelle. Je vous donne un exemple : si vous ne savez pas comment fonctionne une voiture et que vous poussez toujours le moteur à son maximum tout en négligeant d' effectuer vos changements d'huile, vous ne pourrez pas accuser le manufacturier s'iI brise. Mais une fois que vous avez compris comment ça marche, il y a de bonnes chances pour que vous utilisiez votre véhicule autrement! C'est la même chose avec le corps. On a une forme humaine naturelle avec laquelle on perd peu à peu le contact. Lorsqu'enfant, on met des chaussures, on perd contact avec le sol et on change de posture. Les vêtements ont le même effet. Pius tard, qu'on soit grand ou petit, tous les bancs d'école ont la même taille, ce qui nous oblige à de nouvelles adaptations posturales. Je ne nierais jamais le confort des chaussures et des vêtements ni les bienfaits de l'éducation, mais quelque part, tout ça a un coüt! En Occident, nous sommes conscients que le corps a une forme idéale et un fonctionnement optimal, mais souvent, c'est lorsqu'on fait face à la maladie qu'on prend la mesure de ce qui nous sépare de cette forme ou de ce fonctionnement."

Apprendre à son rythme

"Il n'y a pas deux individus qui apprennent le tai chi taoïste de la même facon, lui fait écho Lisette Daigle, qui est aussi institutrice accréditée bénévole, comme tous ceux et celles qui enseignent le tai chi à la Société. C'est un processus tellement personnel, tellement lié à la compréhension que chaque personne a d'elle-même! C'est une méthode douce et absolument non-compétitive : chacun y va à son rythme et selon sa disponibilité." Confort oblige, les vêtements amples, s'ils ne sont pas de rigueur, sont privilégiés par la grande majorité. "Au début, j 'étais assez consciente de mon corps, mais le climat relax qui prévaut dans les classes fait que c'est quelque chose qu'on oublie assez vite, dit-elle encore. Pour ma part, en plus de l'effet au niveau de Ia circulation, ça m'a tout de suite donné tellement d'énergie. Quand je rentrais après mon cours pas moyen d'aller dormir! Moi qui pensais que j'étais en forme parce quej'avais des bons muscles dans les jambes, je me suis vite rendue compte qu'en réalité j'avais les jambes plutôt faibles!"

"Le tai chi taoïste peut contribuer à régler ou à alléger bien des problèmes de santé, poursuit Elliot Kravitz, c'est un exercice cardio-vasculaire modéré, bon pour les probhèmes respiratoires chroniques, les problèmes cardio-vasculaires ou cérébro-vasculaires. Il est recommandé aux personnes souffrant d'ostéoporose et on note des améhiorations dans l'état des personnes atteintes de la maladie de Parkinson, de sclérose en plaques ou d'arthrite rhumatoïde. Le tai chi est une méditation, donc efficace contre les problèmes d'anxiété. Il procure en outre un sentiment général de bien-être, ce qui est bon pour l'amélioration des fonctions immunologiques et notamment des lymphocytes-t (des globules blancs qui font partie du système immunitaire,). Tout ça se trouve dans la littérature médicale occidentale. Bien sûr, on peut toujours débattre de la validité de ces études, mais elles sont là et le débat est ouvert."

"Dans le cas particuhier du cancer du sein, le tai chi taoïste, comme nous l'avons dit, favorise la mobilisation du drainage lymphatique et des muscles de la cage thoracique; ce qui aide à réduire la douleur. À un autre niveau. c'est aussi une merveilleuse activité sociale, un lieu où on peut, au sein d'un groupe, retrouver un sentiment de bien-être et une perception positive de soi", précise-t-il. "Quand une personne qui a ignoré son corps pendant plusieurs années ou qui a été confrontée à la maladie commence à le redécouvrir ou à le retrouver dans son intégrité, ceha a un effet immédiat. On voit même les gens commencer à marcher différemment! Enfin. psychologiquement, le tai chi aide à briser ce processus mythologique de la maladie. Sans jouer sur les mots. il ne faut jamais perdre de vue qu'il y a une différence fondamentale entre être malade et avoir une maladie. Une personne en santé peut avoir un problème de santé et un cancer du sein peut être soigné d'un point de vue médical dans un contexte où cette personne continue de s' occuper de sa santé de façon proactive. En ce sens, le tai chi taoïste, conçu spécifiquement comme un art de santé, peut s'avérer un merveilleux traitement complémentaire."

La Science du Qi



Peut-on prouver l'existence du Qi ? Des travaux menés en France et en Chine n'en sont pas loin

Fondamentalement insaisissable, invisible, immatériel, le " souffle de vie universel " du Qi paraît se dérober à toute investigation scientifique. Cependant, à force de tentatives et d'appareils de plus en plus perfectionnés, des savants sont parvenus à s'en approcher. Du moins de certaines de ses manifestations. La mesure du qi n'est plus tout à fait un casse-tête chinois.

Au contact des méridiens
C'est en 1946 qu'un médecin acupuncteur français, le Dr Jean Niboyet entreprend d'apporter la preuve objective de l'existence des points d'acupuncture en prenant des mesures électriques de la peau. C'est le début d'une recherche de plusieurs années, particulièrement rigoureuse et documentée, si minutieuse qu'elle deviendra le sujet de sa thèse de médecine. Pour cela il va mettre au point le punctomètre. C'est un Ohmètre (appareil mesurant les variations du courant électrique en ohms) en forme de stylet, destiné à mesurer la capacité de la peau à conduire plus ou moins facilement le courant électrique (cela s'appelle la résistance). Il est toujours utilisé.

Que découvre Jean Niboyet au cours de ses expériences ? Que notre peau est ponctuée à sa surface de " puits de résistance minima ". Des points qui s'avèrent 20 à 50 % plus conducteurs de courant que leur environnement immédiat. Il s'aperçoit aussi que ces points, répartis dans la plus parfaite symétrie, coïncident au millimètre près avec ceux recensés par la médecine traditionnelle chinoise. Pour vérifier si les écarts de résistance cutanée des points entre eux sont le résultat du hasard ou non, il répète ses mesures sur des séries de points pris deux par deux, situés soit sur un même méridien, soit sur deux méridiens différents, ou très éloignés l'un de l'autre. " Dans 90 % des cas, constate le médecin, la résistance entre deux points d'un même méridien est plus faible que celle de tout autre trajet ne suivant pas un méridien. " Des mesures encore valables aujourd'hui.

Pour Niboyet, bien qu'il ne soit pas parvenu à y mesurer des courants électriques, les méridiens sont l'équivalent d'un réseau électrique. Un réseau qui quadrille notre organisme, distribue l'énergie, le Qi, et sur lequel il est possible d'agir à l'aide de certains points privilégiés. Ce sont les points d'acupuncture.

Le Qi, conscient et dirigé
L'essentiel des études scientifiques concernant le Qi a été mené en Chine depuis la fin des années 70, avec des maîtres de qi-gong, des experts du " souffle vital ", capables de faire circuler le Qi, de l'accumuler dans leur organisme pour le redonner à volonté, par ce que … …l'on appelle des projections de Qi émis et dirigé consciemment, éventuellement à distance : le Wei Qi.

Dès 1978, le ministère de la Santé chinois (via son bureau de la médecine traditionnelle) initie les premières recherches officielles. Depuis, elles n'ont jamais cessé, et visent autant à mesurer les effets du wei qi qu'à déterminer sa nature exacte. Les scientifiques de l'hôpital Xun Wu de Pékin et de l'université Jiatong à Shangaï ont découvert que la production de wei qi s'accompagne d'effets électromagnétiques variés (apparition d'un champ d'électricité statique et fluctuation du champ magnétique …). Des clichés infrarouges pris avant, pendant et après des émissions de qi sur des participants montrent des changements de température autour de leur tête et de leurs mains. À défaut d'autres explications toutes ces recherches orientent vers une explication bioélectrique du qi.

Au cours des années 1980, Liu Dong, Maître de qi-gong, diplômé de l'université de médecine chinoise de Pékin et initié dès l'âge de 5 ans par son grand-père, a accepté d'utiliser sa maîtrise du qi et de le projeter sur des plantes, des souris porteuses de cellules tumorales ou des chaînes de protéines. Réalisées avec l'aide de physiciens, biologistes et immunologistes, ces expériences ont toutes été concluantes, démontrant l'impact du Wei Qi sur le vivant. Leurs conclusions ont été publiées dans des magazines scientifiques chinois. En France, en juillet 1991, sous le contrôle du Pr Jean-Claude Chermann de Marseille, de l'unité 322 de l'Inserm, Liu Dong s'est essayé à émettre du Qi à destination d'une culture de cellules infectées par le virus du sida. " Cela s'est déroulé en double aveugle. Je me suis concentré sur une éprouvette, en restant les mains quelques minutes autour du tube à essai pour envoyer de l'énergie ", raconte le maître chinois aujourd'hui professeur de qi-gong au sein de l'association Ling Gui, à Paris. " Une semaine plus tard, le contenu a été analysé. Il y avait moins de virus et le taux de cellules du système immunitaire, les MT4, avait augmenté. " Un essai malheureusement resté sans suite.

Des sons porteurs d'énergie
À Oppedette, dans les Alpes de Haute-Provence, Vlady Stévanovitch émet des sons chargés d'énergie, capables d'agir sur les organismes : tonifiant un organe, soulageant une contracture, ou induisant un état de relaxation. Musicien de formation, il a cherché à reproduire ces effets en enregistrant les sons qu'il émettait. Numérisés, décomposés en différentes fréquences puis remixés par des ingénieurs du son, ces sons baptisés Wou pour les distinguer de l'émission d'origine, semblent garder du pouvoir.

Débutés en 1995, ces travaux menés en relation avec des spécialistes de l'informatique musicale (l'Ircam), ont abouti à l'évaluation de certains Wou par un réseau de médecins et de praticiens de santé qui les utilisent dans le cadre de leurs traitements. " L'effet antidouleur est souvent observé dans l'immédiat et ne tarde pas à se manifester au plus tard après 15 minutes d'intervention ", constate Vlady Stévanovitch.

Les Wou sont aussi l'objet d'un programme d'analyse scientifique élaboré par l'Institut Somatic, un centre de recherche sur le qi fondé à Paris en décembre 2003, qui prévoit d'utiliser la résonance magnétique nucléaire pour objectiver l'influence des sons sur des échantillons d'eau. " L'idée est d'exposer sur une longue durée un mélange d'eau pure et d'eau lourdeà du son enrichi en qi pour voir si les liaisons moléculaires entres les atomes d'oxygène, d'hydrogène et de deutérium ont été changées ou pas, explique le Dr Pascal Vidal, l'un des fondateurs de l'Institut. Les premières analyses auront lieu en janvier 2005, et l'ensemble des travaux sera sans doute terminé en septembre. " L'existence du qi ne semble plus être sujet à controverse, reste à en déterminer la nature !

Maxence Layet


Tai chi et qigong boostent l’effet du vaccin anti-grippe

Une nouvelle étude vient de mettre en évidence, chez des personnes âgées vaccinées contre la grippe, que la pratique de certains arts martiaux améliore la réponse immunitaire au vaccin.

Vous avez un certain âge et l’envie d’éviter la grippe cet hiver ? Faites vous vacciner… et mettez vous au tai chi. Des chercheurs de l’université de l’Illinois (Etats-Unis) viennent de mettre en évidence que cet art martial pourrait améliorer significativement la réponse immunitaire des personnes âgées qui viennent de se faire vacciner.

Pour le mettre en évidence, le professeur Yang Yang et ses collaborateurs ont recruté 50 septuagénaires qu’ils ont vaccinés contre la grippe. La moitié d’entre eux a été formée aux techniques du tai chi et qigong (prononcé chi-kong et non King-Kong) à raison de 3 séances d’une heure par semaine durant 5 mois. L’autre moitié a servi de groupe témoin.

Le tai chi et le qigong sont des arts martiaux consistant à faire de longs mouvements fluides tout en méditant et en respirant profondément.

A l’issu des 5 mois, les chercheurs ont prélevé des échantillons de sang à chacun des volontaires et mesuré le taux d’anticorps synthétisés en réponse au vaccin anti-grippe.

Résultat : les niveaux d’anticorps étaient nettement plus élevés dans le groupe tai chi / qigong que dans le groupe témoin.

Ces résultats, même s’ils doivent être confirmés par d’autres études, sont une nouvelle preuve de l’influence que peut avoir notre mental sur notre système immunitaire. En 2003, Richard Davidson (Université du Wisconsin) mettait en évidence que la méditation avait un effet bénéfique sur les réactions immunitaires. Elle entraînait, chez des personnes vaccinées contre le virus de la grippe, une augmentation des taux d’anticorps et une augmentation de certaines cellules immunitaires, appelées les « natural killer » (2).

Véronique Molénat


1) Yang Yang; Effects of a Taiji and Qigong Intervention on the Antibody Response to Influenza Vaccine in Older Adults, The American Journal of Chinese Medicine (AJCM) Volume: 35 No: 4 Year: 2007 pp. 597-607
2) Davidson RJ, Alterations in brain and immune function produced by mindfulness meditation. Psychosom Med. 2003 Jul-Aug;65(4):564-70.


5/16/2008

Arte TV: La Médecine Chinoise


MALADIE ET SANTÉ LES DOUZE ORGANES VITAUX

Dans la conception chinoise de la médecine, la base d'une bonne santé repose sur l'équilibre entre les douze organes vitaux et dépend de leur harmonie avec les substances vitales. De cette manière, les fonctions essentielles du corps humain sont préservées.

Ceci signifie concrètement que l'énergie est stockée et diffusée, préservée et transformée, assimilée et éliminée de la même manière qu'un organe peut être stimulé et apaisé. S'il règne un équilibre, l'homme sera dans un état de parfaite santé non seulement physique mais aussi mentale. On retrouve ici à nouveau la recherche de l'harmonie dont le principe est omniprésent dans la philosophie chinoise.

En opposition a la conception occidentale, il n'existe pas dans la médecine traditionnelle chinoise de système anatomique qui détermine la localisation, la position et la fonction des organes. C'est pourquoi il est important de les différencier des organes que nous connaissons. Ainsi, on trouve d'une part dans la médecine chinoise des organes que nous ne connaissons pas comme le " triple réchauffeur ", d'autre part certains organes dont la fonction est considérée comme essentielle en occident, par exemple le pancréas, n'y sont pas pris en compte. Nous ne pourrons livrer ici qu'une esquisse de la fonction de ces douze organes vitaux car un examen détaillé nous mènerait trop loin et exigerait une connaissance plus approfondie de la médecine chinoise et de ses influences philosophiques.

Le but de cet ouvrage est d'expliquer les fondements de la médecine chinoise et d'éveiller l'intérêt pour cette médecine dont la structure est si différente de la nôtre.

On y compte six organes Yin (le coeur, le péricarde, les poumons, la rate, le foie et les reins) et six organes Yang ( la vésicule biliaire, l'estomac, l'intestin grêle, le gros intestin, la vessie et le triple réchauffeur ).





Source: arte.tv

5/15/2008

Aux origines des arts martiaux chinois

Nicolas Jucha 04/09/2007


Rendus célèbres en Occident par Bruce Lee et connus sous le nom de Kung Fu, les arts martiaux chinois trouveraient leurs racines en 5000 avant Jésus Christ, avec des techniques de combats importées d'Inde.



Les plus anciennes traces archéologiques remontent à l'époque de Huang Di, l'Empereur jaune, en 3000 avant notre ère, mais la première codification d'une discipline attendra -2000 avec le Shuai-jiao (aussi connu sous le nom de lutte Chinoise) l'un des ancêtres du Judo et du Ju Jitsu japonais.

Bodhidharma et le Temple Shaolin

Pour beaucoup, le réel épisode fondateur du Kung Fu (ou Wushu en Chinois mandarin) reste la venue d'un moine indien, Ta Mo (futur Bodhidharma), au temple Shaolin (temple de la jeune forêt). Venu pour développer le Bouddhisme Chan en Chine, il va enseigner des techniques de méditation, mais aussi des exercices physiques et des techniques de combats pour améliorer la santé des moines et les rendre moins vulnérables hors du monastère.

Un millénaire plus tard, le noble Chueh Yan, aidé de plusieurs autres experts martiaux, allait améliorer la «Boxe Shaolin» avec la création de nouvelles techniques (une centaine) réparties dans les styles du Tigre, de la Grue, du Léopard, du Serpent et du Dragon. Le principal courant du Kung Fu venait de franchir le pas qui allait le rendre légendaire et prédominant dans les arts chinois.

Si l'épisode du Mont Shaolin a lancé l'histoire des arts martiaux chinois dits «externes» (waigong), c'est au Mont Wudang qu'il faut chercher l'origine communément acceptée des arts internes (neigong) dans lesquels on classe souvent le Taiji Quan.

Wudang, l'autre montagne mythique des arts martiaux chinois

Situé au nord-ouest de la province du Hubei, la montagne est l'un des principaux centres du culte taoïste. Une vénération de Zhen Wu (le guerrier véritable) et de Xuan Di (l'Empereur sombre) s'y est notamment développée sous la dynastie des Song (960 à 1279 après J.C.). Ce serait le taoïste Zhang Sanfeng, basé au Mont Wudang, qui aurait créé le Taiji Quan dans sa forme originelle.

L'histoire se présente ainsi : «Un jour que l'ermite Zhang SanFeng était à la fenêtre de sa hutte sur le mont WuDang, son attention fut attirée par le cri étrange d'un oiseau. Se penchant, il vit une pie effrayée descendre d'un arbre au pied duquel se trouvait un serpent. Un duel s'en suivit, et la pie fut vaincue par le serpent, ce dernier combattant en souplesse et avec des déplacements curvilignes. Zhang SanFeng comprit alors la suprématie de la souplesse sur la rigidité, l'importance de l'alternance du Yin-Yang et d'autres conceptions qui ont formé la base du TaiJiQuan. C'est à la suite de cet incident qu'il élabora le Taiji Quan, application des principes du Taiji.» (source : «Taiji Quan, art martial et technique de longue vie», de Catherine Despeux)

Une autre version, plus simpliste, estime que Zhang aurait reçu la connaissance du Taiji Quan en rêve de la part de l'Empereur sombre Xuan Di : «Une nuit, Zhang Sanfeng reçut en rêve de l'Empereur Noir (Xuandi) une méthode de combat à mains nues ; le lendemain au réveil, il put à lui seul tuer plus d'une centaine de bandits.» Cette seconde version s'inscrit dans la théorie d'un Taiji Quan qui n'aurait pas été créé par Zhang mais retrouvé à partir d'un temps ancien mythique.

Les aléas de l'histoire

Cet aspect presque surnaturel colle d'ailleurs aux arts martiaux chinois quelque soit le style et l'origine. Cependant, l'histoire a plusieurs fois failli enfouir ces trésors chinois dans l'oubli.

En 1662, l'invasion de la Chine par les Mandchous aurait pu mettre un terme à l'histoire de Shaolin. Le nouvel empereur, Kang Xi, de la dynastie Qing, décida de prévenir une éventuelle révolte des moines en détruisant le temple. Selon la légende, cinq moines (les cinq ancêtres), et quelques uns de leurs disciples sont parvenus à s'enfuir. Parmi eux se trouvait la nonne Ng Mui, seule femme parmi les cinq ancêtres, et qui allait créer le Ving Tsun.

Ainsi donc survécu la Boxe de Shaolin, laquelle allait se développer et se diversifier avec la création de nombreuses sociétés secrètes, dont la Triade, ayant pour objectif de rétablir la dynastie Ming.

La renaissance grâce à un japonais

Cette aspiration allait mener à la révolte des Boxers en 1900, laquelle s'achevait dans un bain de sang, les artistes martiaux ayant dû affronter des armées modernes munies d'armes à feu. Les arts de combat chinois, avec la mort de nombreux experts, venaient de subir un cuisant échec et risquaient une nouvelle fois de s'éteindre...

Cependant, c'est grâce à un... japonais qu'ils durent leur renaissance. Jigoro Kano, en fondant le Judo en 1882, remis au goût du jour la pratique des arts martiaux, sa discipline étant mondialement connue début XXe. Son soutien permit aux différents Budo japonais (Karaté, Aïkido...), mais aussi aux autres arts asiatiques dont le Kung Fu Wushu de se développer à nouveau.

Mais avec l'arrivée au pouvoir des communistes en 1949, beaucoup de grands maîtres vont être persécutés et obligés de fuir vers Taïwan, Hong Kong ou encore Singapour. Le régime communiste allait développer une nouvelle forme de Wushu, basée sur les acrobaties ou la gymnastique et ayant perdu son côté martial. Cette forme prédomine encore aujourd'hui en compétition sous l'appellation de Wushu moderne. Cependant, l'aspect authentique des origines refait petit à petit surface en raison de l'intérêt qu'il suscite chez beaucoup de pratiquants.

La finalité : atteindre la perfection

Fortement imprégné par la philosophie taoïste, les arts martiaux «traditionnels» chinois, soit avant leur évolution sportive, comportaient deux grands objectifs : faire du pratiquant un guerrier redoutable, et surtout lui permettre de s'élever spirituellement. De ces deux «finalités» sont nés les styles dits «externes» (développant la force musculaire) et «internes» (développement de l'énergie interne ou Qi) lesquels désignent couramment les deux grandes tendances dans les arts martiaux chinois.

Une troisième existe néanmoins : le sans forme, où se revendiquent des disciplines telles de Yi Quan, mais aussi le Taiji Quan. L'Aïkido japonais pourrait être classé dans cette catégorie s'il était d'origine chinoise. La meilleur façon de définir le sans forme est «l'expression naturelle du corps à travers l'alliance parfaite de l'externe et de l'interne», soit l'objectif que doit poursuivre tout pratiquant quelque soit sa discipline.





Le Taiji Quan, la fierté suprême des arts martiaux chinois

Nicolas Jucha 28/08/2007


Souvent catalogué de gymnastique par les profanes, le Taiji Quan est pourtant la famille d'arts martiaux la plus reconnue des experts en Chine. Si son apport pour la santé est indéniable, son efficacité en combat est aussi bien réelle.


Qui n'a jamais vu d'images des parcs chinois au petit matin, avec ses vieillards qui exécutent des mouvements en toute lenteur ? Qui également, n'a jamais entendu parler du Taiji Quan, souvent transcrit en Tai Chi Chuan ou Tai Qi Quan ?

Un art martial célèbre tout autant que méconnu

Les faits sont bien là, si Bruce Lee en son temps a rendu populaire le Kung Fu en Occident, le Taiji n'a aujourd'hui plus rien à lui envier question de renom. Mais si l'appellation est connue, la discipline reste en elle même largement méconnue ou victime des idées préconçues.

Gymnastique ou art martial ? La première idée a tendance à s'imposer à l'esprit de la majorité, y compris en Chine. Il faut dire que la lenteur et la souplesse des mouvements du Taiji contraste avec le dynamisme musculaire d'autres disciplines telles le Karaté des Japonais, le Taekwondo des Coréens ou le Viet Vo Dao des Vietnamiens.

Très clairement, dans l'esprit de beaucoup d'Occidentaux, le Taiji Quan est destiné aux personnes âgées. Hors en Chine, tous les experts en arts martiaux ou presque s'accordent pour qualifier le style de boxe la plus efficace et utile de tout le répertoire, au combien riche, des arts martiaux chinois.

Pour vraiment comprendre, trois choses s'imposent : une explication lexicale du terme Taiji, une petite ébauche historique sur le style, et une tentative de description de ce dernier. Seulement une tentative dans le sujet est plus vaste qu'il n'y paraît de prime abord.

Taiji Quan : la Boxe du Faîte Suprême

Pour qui parle le Chinois mandarin, le simple nom Taiji suffit à évoquer une idée de puissance et d'efficacité : composé des mots Taiji (Faite Suprême, supérieur) et Quan (poing, boxe), le Taiji Quan n'est autre que la Boxe du Faîte Suprême ou encore LA Boxe Suprême.

Qui connaît les arts martiaux chinois et la richesse des styles qui existent dans l'Empire du milieu, sait que la place du Taiji se trouve en haut de la hiérarchie. Pour les Chinois, l'apprentissage d'un combattant parfait passe par trois étapes indispensables : l'externe, l'interne puis enfin le sans forme.

Terme difficile à comprendre pour celui qui ne pratique pas les arts martiaux, cette classification, sans être parfaite et figée, a été adoptée également dans les disciplines non chinoises. L'externe désigne les arts de combat basés avant tout sur la force physique et musculaire, tel le Kung Fu si célèbre de Shaolin. L'interne évoque les arts de combat basés principalement sur l'usage de l'énergie vitale, Qi pour les Chinois, Prana pour les Indiens, ou encore Ki pour les Japonais.

Dénaturé par la Révolution Culturelle

Si le Taiji Quan est souvent classé dans cette seconde catégorie, les plus grands maîtres le classent comme l'étape suprême : le sans forme, ou l'art de savoir laisser le corps s'exprimer le plus naturellement, et par conséquent, le plus efficacement possible...

Sa fausse réputation actuelle face au grand public, le Taiji Quan la tient principalement de son histoire récente, avec la Révolution Culturelle instaurée par Mao Zedong. Comme beaucoup d'autres Wushu chinois, le Taiji s'est vu privé de ses caractéristiques ancestrales qui le vouait à être un art de combat à la fois efficace et thérapeutique.

Si le Kung Fu est devenu principalement un sport de démonstration, le Taiji a été simplifié afin de devenir une gymnastique accessible à tous. Aujourd'hui, la discipline tend à retourner à ses origines martiales, mais si son image édulcorée dure encore à ce jour, c'est parce que seule la pratique, et l'introspection qu'elle appelle, permet de comprendre la vrai nature de la Boxe du Faîte Suprême.

Pas une mais plusieurs Boxes du Faîte Suprême

Qu'est-ce que le Taiji Quan ? Un article n'y répondra pas, mais en simplifiant les choses, une première ébauche de description pourrait suffire à effacer déjà pas mal de fausses idées.

Les sources historiques ne s'accordent pas, comme c'est souvent le cas en Chine, pour certifier l'origine exacte de cet art martial. Il n'existe pas un seul Taiji, mais comme dans le reste des arts chinois, un nombre considérable de styles, souvent nés au sein de familles et de clans, et qui ont ensuite donné naissance à des variations mises sur pieds par les pratiquants successifs.

Selon l'idée communément acceptée, le style Chen serait la plus ancienne de toutes ces écoles. Mélangeant mouvements lents et souples avec mouvements rapides et puissants, cette boxe serait à l'origine des autres grands styles comme Wu, Sun ou Yang.

Ce dernier est à ce jour le plus répandu, sa forme simplifiée étant la plus communément enseignée. C'est elle, par ses mouvements amples et lents, qui donne souvent au Taiji des «allures de gymnastique.»



5/14/2008

Goûter le sans-goût


Par Olivier Meunier



« Pratique le non-agir, affaire-toi à ne rien faire, goûte le sans goût ». Voilà le premier verset du chapitre 63 du Livre de la voie et de la vertu ( Daodejing ). Qu’est-ce que l’on entend au juste par « goûter le sans goût »?



Le livre de la Voie et de la vertu (Daodejing) est l’œuvre centrale du corpus taoïste. L’œuvre, probablement compilée autour du 4e et 3e siècle avant notre ère, est porteuse d’une sagesse traditionnelle qui garde sa valeur dans tous les siècles. Dans une série d’articles, l’auteur s’engage à faire découvrir au lecteur la richesse de ce classique tout en lui proposant quelques pistes de réflexion.


Qu’apercevez-vous en fermant les yeux? Rien, me direz-vous. Pourtant ce « rien » correspond bel et bien à quelque chose. Tout comme le silence, que l’on perçoit à l’oreille et qui prend une place déterminante dans l’harmonisation d’une symphonie, l’absence d’image concrète appartient également au domaine visuel, de même que l’insipide fait aussi partie du monde des saveurs. « Goûter le sans goût » revêt alors un sens très profond, qui est celui de nous suggérer d’écouter le silence, c’est-à-dire, de valoriser et de contempler un état libre des stimulations sensorielles extérieurs, ce qui renvoie également à la pratique de la méditation.

Il est toujours étonnant de constater à quel point les adages du Daodejing, qui remontent à l’antiquité chinoise, s’accordent tout à fait à notre réalité d’aujourd’hui. Vous avez sûrement remarqué que, de nos jours, les stimulis sont constants et omniprésents. Notre vue, notre ouïe et notre goût sont constamment sollicités. Les commerçants se livrent une véritable bataille afin d’attirer notre attention sur leur produit. Il en découle toujours plus de bruit, plus d’images et plus de goût (soulignons par exemple l’ajout excessif de sel, de sucre et d’agents chimiques pour rehausser la saveur des aliments). Les publicités sont toujours plus envahissantes. Dans les médias, bien sûr, mais aussi sur la route, dans les transports en commun ou même dans les toilettes publiques.

Pourtant, peu d’entre-nous sont conscients des méfaits que peut entraîner cette surabondance de stimulation. Les maîtres taoïstes de l’antiquité avaient déjà réalisé qu’il ne fallait pas laisser toute la place aux stimulations extérieures car celles-ci mènent à la dispersion des énergies vitales. Dans la vision chinoise du corps, les organes de sens sont comparés à des orifices desquels s’échappe l’énergie du corps. Selon les penseurs de l’époque, lorsque c’est l’excitation des sens qui prend le dessus, cela mène à l’exténuation des souffles de vie (qi). C’est sans doute pourquoi on mentionne à deux reprises, aux chapitres 52 et 56 : « Bloque toute ouverture, ferme toute porte ». On parle ici des organes de sens. Le caractère dui ? rendu par « ouvertures » est composé du caractère de la bouche ? au dessus duquel émane quelque chose, soit les deux traits?, qui expriment l’idée de division ou de dissipation.

Ainsi, les sens mènent-il à l’exténuation des souffles, mais il ne s’agit pas de dénigrer catégoriquement toutes sensations physiques. « Goûter le sans goût » nous propose de redonner au silence la place qu’il mérite, comme pour assurer l’équilibre entre activité et repos, yin et yang. Car se concentrer sur le sans goût, sur le vide, c’est aussi stopper le flux mental, réduire l’activité cérébrale un instant afin de favoriser le repos et la reconstruction des énergies du corps.

Dans le même ordre d’idée, selon les sages taoïstes, les sens provoquent des dichotomies dans l’unité de la Voie. Si l’esprit est constamment sollicité vers l’extérieur, il se détache du corps et se disperse dans le multiple. Cela perturbe le fragile équilibre entre l’interne et l’externe et brise le continuum que constituent homme et nature. Dans l’optique taoïste, c’est la méditation, par laquelle on unit ses énergies avec celle du cosmos, qui permet une perception globale et intégrante de l’être et de la nature, loin des divisions qu’opèrent les sens. Le sage compare son esprit à l’eau qui, lorsqu’elle demeure quiète, brille comme un miroir et illumine toutes choses dans une grande clarté ming (le terme chinois ming signifie à la fois clarté et comprendre).

C’est sans doute pourquoi on prétend au chapitre 12 que : « Les cinq couleurs aveuglent l’œil de l’homme. Les cinq notes assourdissent l’oreille de l’homme. Les cinq goûts gâtent la bouche de l’homme. » C’est que l’abondance de stimulations semble parfois nous faire perdre le contact avec le courant naturel des choses ainsi qu’avec soi-même.

D’ailleurs, l’excitation (du latin excitare « faire sortir » ou « appeler hors de ») est ce qui nous projette hors de soi.

Le silence de la méditation permet au contraire de s’enraciner en soi- même. En se coupant du monde extérieur, on obtient le détachement nécessaire pour y voir clair. Par exemple, essayez de fermer les yeux un instant, en vous concentrant. Observez attentivement à l’intérieur. Vous allez ressentir votre corps qui se manifeste. Vous allez prendre conscience du rythme de votre respiration, des battements votre cœur et parfois même ressentir des émotions enfouies. Dans le silence de la méditation, vous avez accès à tout un registre de sensations subtiles, qui demeurent inaccessibles autrement. Ce sont là des messages que vous lance votre corps et qu’il peut s’avérer dangereux d’ignorer. C’est le silence qui nous permet d’être à l’écoute de notre corps, à l’affut du monde intérieur et, par ce processus, on arrive à s’enraciner dans sa nature profonde, à ressentir nos besoins réels et de juger de manière plus adéquate et plus intuitive de ce qui est bon pour nous et de ce qui ne l’est pas.

Malheureusement, aujourd’hui c’est l’extérieur qui domine et le bombardement constant de stimuli exerce des influences conscientes ou inconscientes sur notre façon d’agir et de consommer. On est à ce point surstimulé qu’on en vient à perdre le contact avec soi-même, comme emporté par le flux constant d’informations et de sensations. On ressent des besoins qui n’existent pas, des désirs qui ne sont plus les nôtres et les problèmes sociaux et environnementaux que l’on connaît aujourd’hui ne sont certainement pas étrangers à tout cela. Nous n’avons qu’à penser au phénomène de la surconsommation (qui a des conséquences tragiques sur notre environnement) ou à celui de la mauvaise alimentation (responsables des épidémies d’obésité et de diabète, qui soit dit en passant frappent à un âge de plus en plus jeune).

C’est précisément là que « goûter le sans goût » prend toute sa signification. Le qigong aussi appelé neigong (« travail intérieur ») nous amène à se garder des stimulations extérieures pour se concentrer à l’interne. On vient à développer une capacité de détachement, une sorte d’indépendance du corps et de l’esprit face aux stimulations externes.

Nos choix et nos jugements deviennent plus éclairés et plus intuitifs. La sensation d’être en contact avec soi-même, en maîtrise de sa santé psychophysique, et tout le bien-être qui en découle, c’est là un plaisir beaucoup plus riche et durable que ce que nous apportent les biens matériels. Décidément, à une époque où la remise en question de notre rapport avec l’environnement est devenue une chose inévitable, voir vitale pour les générations futures, nous ne pouvons qu’espérer que plus de gens renouent avec les sagesses traditionnelles et réintègrent à leur vie le principe de « goûter le sans-goût ».


Témoignage de Sophie


Sophie Parmose, 34 ans, professeur de français.

Sophie est une adepte des pratiques orientales. Elle aborde la gymnastique à 20 ans, avec l’aïkido. Cette technique d’art martial japonais lui apporte souplesse physique, coordination motrice, concentration et contact avec les autres. Puis, elle s’essaie au yoga. « De nature très dynamique, j’ai trouvé que cette discipline me détendait trop ». Sa route croise alors le qi gong. « Ses exercices m’ont décontractée sans m’endormir, enseigné le calme et la pacification. Ses lents mouvements, qui agissent sur les méridiens, m’ont permis de déjouer les tensions émotionnelles qui se concentrent au niveau de l’estomac. » Elle ajoute que le qi gong a complété sa pratique du chant classique ; ces deux enseignements exigent en effet un contrôle du souffle. Puis elle découvre le tir à l’arc japonais. « Le corps en croix, les bras tendus sur les côtés, avec le dégagé de la main qui conduit le mouvement, bien positionnée dans l’axe vertical, on peut parler d’une réelle gymnastique douce, car la concentration et la douceur priment. La posture compte davantage que la cible. Parvenir à ce calme, à ce lâcher-prise est vraiment un bonheur. De plus, j’ai adoré l’esthétisme de la position et j’ai senti une réelle ouverture au niveau du plexus solaire ». Puis elle passe au taï chi chuan, dont elle apprécie « la respiration basse (c’est-à-dire au niveau du ventre), le mouvement qui part du hara (centre des énergies, situé un peu en-dessous du nombril), la lenteur des mouvements, mais un peu plus dynamiques que ceux du qi gong ! ». Sophie s’arrêtera-t-elle en si bon chemin ?



Témoignages des pratiquants du qi gong et du "tai ji quan"


Renée, pratiquante de qi gong et de tai ji quan

"Equilibre corporel, concentration, intériorité, n'est-ce pas indispensable pour découvrir-peu à peu- le "mieux être" que chacun recherche inlassablement ? l'énergie qui souvent sommeille en nous, mène à ce bien-être, mais encore faut-il la découvrir, la développer. C'est ce que la pratique du qi gong et de tai ji quan à travers l'enseignement de phuc nous permet de découvrir. Essayez-vous aussi de profiter de tant de bienfaits".

Jérôme, pratiquant de qi gong

"Cela fait 6 ans que je pratique régulièrement avec phuc et je ressens l'évolution de ma pratique de qi gong. Mon attention aux détails posturaux s'est accrue. La perception et appréhension des "choses invisibles" (énergie) se développent en moi et ce qui était avant hypothétique devient de plus en plus palpable dans un sens d'ouverture aux mondes et aux êtres qui pensent et vivent différemment. Les difficultés rencontrées lors des exercices nourrissent mes capacités de compassion et de patience.

Les facultés de percevoir et de transmettre les détails de la pratique de mon cher professeur phuc me font revenir avec enthousiasme chaque semaine pour approfondir la pratique encore et encore".

Anne, pratiquante de qi gong et de tai ji quan

"J'ai rencontré le qi gong au cours d'une formation professionnelle à visée thérapeutique. Depuis il fait partie intégrante de ma vie. 5 ans de pratique régulière ont modifié beaucoup de choses comme si tout doucement je faisais peau neuve : des yeux neufs, des oreilles neuves...difficile à décrire. Un peu comme lorsqu'on était enfant et qu'on découvrait le monde sauf qu'aujourd'hui c'est un choix librement consenti".

Claire, pratiquante de qi gong

"Je commence ma 3ème année de pratique de qi gong et pourtant je suis une débutante encore. C'est une belle pratique, difficile, qui m'aide à réconcilier en moi et en dehors de moi le noir et le blanc. ma forme physique s'améliore et je travaille pour gérer mes émotions ce qui n'est pas une petite affaire !!!

Enfin la pratique du qi gong est un bon moment de partage avec tous, les proches et les plus lointains".

Bernard, pratiquant de qi gong

Cela fait seulement 3 ans que j'ai débuté la pratique du qi gong. Et pourtant je ne pensais pas que si peu de temps de pratique changerait autant ma vie, dans ma perception des choses et des sens, et dans mon rapport avec le monde qui m'entoure.

Je ne me hasarderais pas à en dire beaucoup plus car cela aurait plutôt tendance à faire paraître tout cela un peu trop "intellectuel " et compliqué alors que la pratique du qi gong ne fait que montrer, il me semble, la simplicité de la vie. mais je pourrais certainement en dire plus d'ici une dizaine d'années...".




Le Qi Gong pour mieux vivre sa féminité



Vous ne connaissez pas le Qi Gong ? Sachez tout d’abord qu’il faut prononcer "Chi Cong", et que cette gymnastique chinoise propose un ensemble de mouvements spécifiques destinés aux femmes, avec à la clé, un mieux-être physique et émotionnel.

A découvrir

Le Qi Gong est une des cinq branches de la médecine traditionnelle chinoise. Il se définit comme une "gymnastique de l’énergie" qui associe des mouvements lents, des postures statiques et des massages. Contrairement à l’approche occidentale du sport basée sur l’effort musculaire, cette gymnastique-là s’effectue tout en lenteur dans le but de faire circuler harmonieusement l’énergie à travers l’organisme. Tout comme l’acupuncture, il repose sur la conception orientale de l’énergie, le Chi, qui "irrigue" l’ensemble du corps et dont les blocages, les fuites ou les excès sont causes de maladies. Le Qi Gong se propose donc de "fluidifier" l’énergie vitale, de la renforcer ou de la calmer dans un but à la fois curatif et préventif. En Occident, il se pratique avant tout comme une technique de bien-être global qui apporte équilibre physique et psychique. Les bienfaits sont ressentis par tous, hommes comme femmes, jeunes comme vieux. Mais certains Qi Gong sont plus spécifiquement réservés à la femme. Hélène Cociovitch, professeur et spécialiste des Qi Gong féminins nous en explique les bienfaits.

Epanouir la féminité

"D’un point de vue équilibre global, tous les Qi Gong apportent un lâcher prise qui, passant en premier lieu par le corps, permet peu à peu un lâcher prise mental et émotionnel. C’est essentiel pour tous, mais encore plus pour la femme, énormément sollicitée par le quotidien professionnel, familial", explique-telle. "Ensuite, les Qi Gong féminins travaillent en particulier l’aspect yin de l’énergie et de la personnalité. Le yin exprime les qualités féminines de l’être humain : la douceur, l’ouverture, la fraîcheur, la sensualité. Le Qi Gong aide à leur expression harmonieuse. On s’intéresse en particulier au méridien dit "Vaisseau Conception" situé à l’avant du corps (côté yin du corps) et au point entre les deux seins, au niveau du coeur, appelé "mer du sang" ou "porte céleste" : ce point est un carrefour énergétique important, souvent très chargé en émotions. En le massant, on le recharge ou on enlève les énergies excessives, ce qui permet de libérer certaines émotions refoulées, de les évacuer ou de les laisser s’exprimer".

Le Qi Gong de la femme s’intéresse également au circuit énergétique qui passe par la colonne vertébrale. Ce canal central se travaille par des ondulations du corps, pour une meilleure régulation énergétique d’ensemble. Les exercices proposés agiraient notamment au niveau de la sensualité et de la sexualité, car selon les Chinois, le canal central s’ouvre au moment de l’orgasme.

Harmoniser la sphère gynécologique ?

Les Qi Gong féminins abordent ensuite les organes spécifiques à la femme : ceux du petit bassin et les seins. "Des ondulations, des exercices appropriés et des massages du bassin permettent de remodeler peu à peu le corps, d’assouplir la démarche et d’améliorer la circulation sanguine et énergétique dans le bas ventre" poursuit Hélène Cociovitch. Selon elle, toute la zone serait désengorgée, les cycles se régulariseraient, les règles deviendraient moins abondantes. Le Qi Gong permettrait également de mieux vivre le cap de la ménopause.

La pratique régulière permet de garder un corps souple, tonique et gracieux et d’acquérir une meilleure maîtrise de ses émotions. Bref, d’être plus en accord avec soi. Avis à toutes celles qui en ont marre du stress et recherchent plus d’équilibre.

On l'aura compris, le Qi Gong ne repose pas sur une approche occidentale du corps et du psychisme. Sa pratique ne dispense donc en aucun cas d'une consultation médicale en cas de stress important, de dépression ou de tout autre symptôme.

Sophie Pensa


5/13/2008

Les clés de la médecine chinoise



Selon les principes de la médecine chinoise, une mauvaise circulation de l’énergie et c’est l’équilibre du corps qui est menacé. De l’acupuncture, au Qi Gong, cette discipline regorge de ressources thérapeutiques destinées à rétablir l’harmonie au sein des flux d’énergie.

En Chine, on est souvent médecin de père en fils. Plus on a de générations de médecins derrière soi, plus on est respecté. La médecine chinoise, vieille de 5 000 ans s’intéresse surtout à la communication entre les différentes fonctions organiques.

Cinq branches pour une forêt de connaissances

Celles-ci sont étroitement liées les unes aux autres par un courant d’énergie, appelé le "chi". Cette énergie est à la base de l’approche médicale chinoise. Selon ce principe, la maladie résulte de blocages ou de déséquilibres énergétiques. Tout l’art médical consiste alors à rétablir l’harmonie au sein de ces flux d’énergie. Pour cela, cette médecine dispose de trois grandes disciplines : la phytothérapie, l’acupuncture et les thérapies manuelles. A ces trois techniques fondamentales viennent s’ajouter la diététique avec son effet curatif et préventif et bien sûr les gymnastiques énergétiques basées sur la circulation harmonieuse du chi : Tai-chi, Qi gong... Le médecin se spécialise dans une des cinq branches citées.

Recharger ses accus par l’acupuncture

Véritable chirurgie de l’énergie, l’acupuncture va permettre de rétablir un nouvel équilibre. Les textes médicaux chinois disent que le corps humain est parcouru par des lignes énergétiques nommées méridiens, au nombre de douze, chacun correspondant à un organe. Par l’intermédiaire de points situés sur leur trajet, on peut agir directement sur les organes visés (estomac, rate, intestin, etc.). Si la rate est surchargée ou le foie engorgé, les problèmes surviennent. Les aiguilles plantées sur des points précis stimulent ou inhibent leur fonctionnement selon les besoins.

La phytothérapie pour ne pas se planter…

Avec des indications pour plus de 80 % des maladies, la phytothérapie est la discipline reine. Aujourd’hui, elle exploite plus de quatre cents espèces végétales. Le traitement consiste en l’administration de formules composées de racines, d’écorces ou de feuilles sous forme de décoction ou de pilules. La principale différence avec l’Occident réside dans la prescription. Le choix des plantes et la posologie dépendent, non pas de l’origine du problème, mais de "l’état énergétique" du patient. On privilégie celles qui vont le régulariser.

Ca passe ou ça masse…

L’histoire du massage thérapeutique est très ancienne, et plusieurs styles se développent dans les différentes régions de la chine. Le plus répandu, le tui Na, massage à vocation thérapeutique, est couramment utilisé dans les hôpitaux. Son principe est simple : toute altération de la mobilité articulaire, consomme une certaine quantité d’énergie et freine son passage, entraînant ainsi des maladies. Par des manipulations, le masseur va chercher à régler ce problème. A l’inverse, des perturbations internes (troubles de la digestion, stress) peuvent se manifester par des tensions et des blocages corporels. Il existe une autre forme très appréciée en Occident : il s’agit du shiatsu.

Un régime à ne pas "rater"

Par contraste avec notre culture, les règles d’hygiène alimentaire de base n’ont pas changé en Chine depuis des millénaires. La thérapie par la diététique ne consiste pas à suivre un régime de façon stricte mais s’adapte à l’âge, la constitution, l’état de santé et aux conditions de vie de chacun. Dans ce cadre, l’estomac et la rate apparaissent comme les deux principaux organes de la digestion. Les thérapeutes chinois insistent sur la nécessité d’acheminer jusqu’à l’estomac une nourriture qui soit digestible, à la température "correcte", à intervalles réguliers et dans les bonnes quantités. Cinq éléments essentiels en matière de diététique chinoise, dont l’observation constitue la clé d’une bonne santé.

Avec le Qi-gong, mettez un tigre dans votre moteur

Ancré dans la tradition populaire chinoise, le Qi-gong permet de maîtriser l’énergie vitale pour atteindre l’équilibre du corps et de l’esprit. Il est très apprécié par les médecins chinois car chaque posture a une vocation thérapeutique précise. Transmises au travers d’images poétiques et naturalistes elles sont facilement mémorisables. Pour en finir avec le stress, on peut faire le tigre et pousser le ciel avec ses bras. Autre point fondamental : la gym orientale est une activité de détente et non de performance. Il faut se détendre pour permettre à l’énergie du corps de circuler.

Catherine Maillard


Doctissimo.fr
Le Blog du Quimetao

Tai-chi-chuan : la méditation en mouvement



Le Tai-chi-chuan, c’est cette fameuse gymnastique d’origine chinoise. Entre méthode de relaxation et art martial, cette pratique a de plus en plus de succès en France. Comment se pratique-t-elle ? Quels sont ses bienfaits ? Doctissimo fait le point sur un moyen de retrouver l’harmonie vieux de plusieurs siècles.

Le Tai-chi-chuan est une discipline pratiquée depuis des siècles en Chine. C’est l'art martial le plus pratiqué au Monde. Il aurait été inventé par un moine qui observait un combat entre un oiseau et un serpent.

Abc du Tai-chi-chuan
Le Tai-chi-chuan est un savant mélange de gestes et de postures à réalisés en les enchaînant. Il évoque à la fois une danse lente et un combat au ralenti. Le principe est simple. Il s’agit d’effectuer des gestes lents et souples. Ceux-ci doivent impérativement être faits de manière continue, afin d’éviter les saccades et les arrêts brutaux. Les enchaînements peuvent parfois comporter jusqu’à 100 mouvements différents ! La respiration est également au centre des exercices. Celle-ci doit être lente et profonde. Les séances durent environ une demi-heure et ont lieu généralement deux à trois fois par semaine. Certaines variantes vont utiliser des instruments (bâton, épée…).

Des règles strictes
Contrairement à ce que l’on peut croire, les mouvements ne sont pas aléatoires. Ils sont codifiés et les enchaînements font partie de l’enseignement. Sachez qu’il existe plusieurs écoles de Tai-chi-chuan, qui vont avoir des spécificités différentes. Mais dans l’ensemble, si les mouvements varient, les règles de base sont les mêmes, comme par exemple :

Garder le sommet du crâne vers le haut ;
Laisser les épaules tomber ;
Ne pas utiliser la force ;
Rester toujours relaxé ;
Garder les articulations souples ;
Réaliser des mouvements fluides ;
Faire les enchaînements en continu.
Vous avez dit "Chi" ?
Le Tai-chi-chuan est connu comme une discipline de la santé et de la longévité. Il est notamment employé dans les hôpitaux en Chine. Mais qu’en est-il réellement ? La théorie à la base de ses bienfaits prend appui sur le "Chi". Car le Tai-chi-chuan faciliterait la circulation de cette énergie corporelle au sein de notre organisme. Or toujours selon ces préceptes, c’est lorsque le Chi se retrouve bloqué à un endroit précis que nous tombons malade. Cette activité jouerait donc un rôle préventif.

Quels effets réels sur la santé ?

Si les effets du Tai-chi-chuan sur le "Chi" restent peu étudiés scientifiquement, les bienfaits de cette gymnastique sont réels. Ainsi, il a l’avantage d’être accessible au plus grand nombre : nul besoin d’être un athlète accompli pour débuter.

Il permet, chez les plus jeunes notamment, de prendre conscience de chaque partie de son corps. Les enchaînements de mouvement vont développer à la fois la souplesse, la coordination et de manière générale le dynamisme. De plus, les techniques respiratoires et les mouvements souples permettent une relaxation profonde.

Le Tai-chi-chuan est d’ailleurs une méthode éprouvée pour gérer le stress et retrouver le calme. Il est d’autant plus efficace si les mouvements sont pratiqués en plein air. Certains prétendent également qu’il aurait des vertus sur le système immunitaire. Mais rien n’a jamais été prouvé en la matière…

Louis Asana

La mode du Ch’i



Depuis des millénaires, pour les Asiatiques tout est Ch’i. Avec la vogue du zen et des techniques orientales, le Ch’i frappe à notre porte. Manque d’énergie, baisse de moral... ouvrez-lui !

Le Ch’i, c’est quoi ?
Pour les orientaux, c’est l’énergie qui relie tout ce qui compose l’univers. Les Ch’inois l’appellent Ch’i, les Japonais Qi (ou Ki) et en Inde, on parle de Prana. Quel que soit son nom, cette énergie est à la base de tout : c’est le souffle de vie qui est en nous et qui nous entoure. Le Ch’i se nourrit de nos pensées, de nos émotions, de nos aspirations... On l’a tous plus ou moins expérimenté : des idées noires, un coup de blues portent un coup au moral et s’accompagnent souvent d’une baisse de tonus, d’un manque d’énergie. Le Ch’i est également influencé par l’environnement, l’alimentation, la forme physique, la météo, l’entourage... En effet, un changement d’air, un rayon de soleil, une soirée entre amis s’avèrent parfois très requinquants.

Le Ch'i prend sa source dans les chakras, sept points alignés entre le sommet du crâne et l’extrémité de la moelle épinière, puis il circule par les méridiens et se propage dans chaque cellule de l’organisme. Si pour nous, le Ch’i demeure abstrait, pour les orientaux c’est une réalité tangible. En médecine chinoise, toute maladie est la conséquence d’un déséquilibre des énergies causé soit par des émotions qui affaiblissent le potentiel immunitaire et énergétique du corps soit par des facteurs externes (climat, virus).

Comment harmoniser son Chi ?
Le taï ch’i chuan, l’aikido, le kinomich’i, le qi gong, le yoga... toutes les techniques (ou presque) d’origine orientale s’appuient sur le Ch’i. D’ailleurs, dans leurs noms, on retrouve généralement le Ki, le Ch’i. Une des caractéristiques communes à ces disciplines est de prendre conscience de son corps par des mouvements simples, des gestes lents ou encore des positions fixes. Le but n’est pas d’imiter des exercices ou des positions mais de comprendre ce qui se passe en nous, de rester concentré sur soi, totalement présent dans ce que l’on fait. Ces exercices favorisent le retour au calme, apaisent les tensions tout en assouplissant et en fortifiant le corps (tenir des postions sans fléchir nécessite un bon tonus musculaire). Pour certains, elles permettent de se réconcilier avec soi-même, de se sentir en harmonie avec les autres... le Ch’i peut ressembler à une thérapie. Selon les disciplines et selon les profs, il y a une dominante spirituelle voire mystique plus ou moins forte. Si vous y êtes réfractaire, vous aurez peut-être du mal, par exemple "à vous ancrer dans le sol pour vous relier aux énergies de la terre et du ciel".

Comment débloquer son Chi ?
En médecine chinoise toute maladie résulte d’un déséquilibre énergétique. En pratique, en plantant ses aiguilles sur des points précis du corps, l’acupuncteur disperse un ch’i bloqué afin de restaurer sa circulation. Si on est allergique aux aiguilles on peut faire appel aux doigts d’or des masseurs. Dans le massage shiatsu comme dans le massage chinois, le travail consiste à harmoniser le ch’i, en appuyant sur des points spécifiques.

Dans la maison, il y a aussi du Chi
Depuis quelques années, il fait la Une des magazines : c’est le Feng Shui. Un home sweet home, façon feng shui exercerait une influence positive sur la santé et le bien- être. L’idée est de placer les meubles et les objets de façon à ne pas entraver le Ch’i et à optimiser ses influences. Les couleurs, les matières, l’orientation par rapport aux points cardinaux sont des facteurs importants qui peuvent calmer ou au contraire exciter les énergies. Si on veut le faire sérieusement ça devient très compliqué car il faut tenir compte de la localisation de la maison par rapport aux points cardinaux, puis de l’emplacement de chaque pièce par rapport au centre de votre foyer avant de s’attaquer aux éléments de déco. En version light, le Feng Shui c’est surtout beaucoup de bon sens. Par exemple, la poussière est une forme négative d’énergie qu’il faut régulièrement retirer !

Forme, bien-être, santé, déco... rien n’échappe au Ch’i ! Et vous allez-vous y résister ?



Hélène Huret

Doctissimo.fr
Le Blog du Quimetao

Le Qi Gong, entre médecine douce et maîtrise de l’énergie


Le Qi Gong est une des cinq branches de la médecine traditionnelle chinoise. Il se définit comme une "gymnastique de l’énergie" qui associe des mouvements lents, des postures statiques et des massages. Découvrez les points forts de cette discipline.

Tradition millénaire en Chine, le Qi Gong trouve sa source dans le Tao et les principes du Ying et du Yang. Tout comme l’ensemble de la médecine traditionnelle chinoise, il accorde une grande importance à l’énergie vitale, le "Qi". Afin d’harmoniser corps et esprit, on peut pratiquer la méditation, des exercices respiratoires et des mouvements lents et fluides. Toutes ces techniques permettent de mieux prendre conscience de son corps. Reposant sur une vision globale de l’individu, cette pratique permet de lutter contre le stress et la morosité, mais aussi de retrouver plus de tonus et de calme intérieur.

Les principes de base

On prononce "tchi Kong", littéralement "travail" ou "maîtrise de l’énergie". Cette pratique d’origine chinoise consiste en une série d’exercices respiratoires ou de mouvements lents qui favorisent l’autoguérison.

Il existe différentes formes de Qi Gong : dynamiques (ou Don Gong) ; statiques (ou Zhaun Gong) et méditatifs (Jing Gong). Chacune de ces formes de Qi Gong peut néanmoins être considérée comme agissant sur le corps et l’esprit.

Les principes de base sont :

  • Une harmonie des gestes et de la respiration que l’on atteint grâce à des mouvements circulaires progressifs ;
  • La respiration se travaille en profondeur, avec régularité et doit être abdominale ;
  • La concentration de l’esprit afin d’améliorer son développement spirituel.

En pratique

Sa pratique consiste en des exercices dits énergétiques de la médecine traditionnelle chinoise, comme le tai chi chuan.

Le professeur prend des renseignements sur la santé et la condition physique de ses élèves. S’il s’agit d’une véritable consultation, il devra être compétent en médecine traditionnelle chinoise ;
Il enseigne ensuite les postures traditionnelles, des figures choisies selon le style particulier de l’enseignant ;
Le Qi Gong se pratique habillé d’une tenue large et confortable en chaussures plates ;
Il est normalement conseillé de le pratiquer quotidiennement mais à défaut une pratique régulière deux ou trois fois par semaine suffit, l’important étant la régularité.

Le déroulement d’un cours suit toujours le même principe :

  • On suit tout d’abord une initiation aux bases de la pratique ;
  • Ensuite, on suit des cours, d’une durée d’environ 20 à 45 minutes régulièrement ;
  • Certains cours de Falun Gong, une variante bouddhiste se réduisent à seulement 5 mouvements.


Les vertus du Qi Gong

Les applications médicales du Qi Gong sont multiples :

  • La prévention tout d’abord, le Qi Gong est censé permettre d’entretenir sa santé, de prévenir les maladies et d’augmenter la longévité ;
  • Une amélioration de l’état des muscles et du squelette ;
  • Un effet positif sur les maladies évolutives et les troubles du métabolisme comme le diabète.



Pour les sportifs, le Qi gong peut préparer à l’effort et permettre d’atteindre une meilleure concentration, une meilleure gestion du stress. En résumé, c’est une véritable cure de Jouvence, un moyen de retrouver de la confiance en soi et de s’acheminer vers une forme d’épanouissement personnel.


Caroline Bodin


Médecine traditionnelle chinoise

31 janvier 2008 / Dernière mise à jour : 13 mars 2008

Bien qu’elle n’y tienne plus qu’une place marginale avec à peine 10 % de la pratique, la Médecine traditionnelle chinoise (MTC) reste très présente en Chine, dans 30 universités, 170 instituts de recherche, 2620 hôpitaux, et pratiquée par plus de 500000 médecins.

Plus présente en zone rurale qu’urbaine, au sud de la Chine qu’au nord, elle est peu coûteuse et a la faveur des patients modestes. Riche d’une tradition multimillénaire, la MTC est un « système » concernant l’homme et sa santé, qui possède sa propre base philosophique et symbolique. Elle voit l’homme (corps, coeur et esprit) comme un tout et considère les phénomènes non pas en soi, mais à partir des relations entre eux.

Pour assurer son bien-être , elle a recours à cinq pratiques principales : l’acupuncture, la pharmacopée, la diététique, le massage et les exercices énergétiques (comme le Qigong et le Taichi). Elle est riche d’une immense bibliographie, constituée au fil des millénaires et dont une étape importante fut, en 1578, la publication du Materia Medica de Li Shizhen, fruit de trente années de travail, qui décrit près de 2000 produits et 11000 prescriptions et reste toujours une référence (la liste s’est étendue depuis). Ces produits, que l’on trouve dans toutes les pharmacies chinoises, sont multiples et parfois étranges, tel le Cordyceps ou Caterpillar Fungus, aux multiples vertus, moitié chenille moitié champignon, vendu à prix d’or. Peu répandue dans le monde, à l’exception de l’acupuncture, enseignée dans les universités françaises et parfois utilisée comme technique d’anesthésie. et de pratiques individuelles comme le taichi, la médecine chinoise s’efforce de se développer à l’international. C’est naturellement la pharmacopée qui est au coeur de cette volonté puisque, avec 12807 substances médicinales de sources naturelles (plantes, animaux, minéraux), elle représente une ressource tout à fait unique et un enjeu économique important (la Chine n’occupe que 5 % d’un marché mondial des plantes de 16 milliards $US, et exporte surtout des matériaux bruts). Ce potentiel reste largement inexploité et l’industrie pharmaceutique mondiale en a pris conscience, qui s’est déjà tournée vers cette source de nouvelles molécules, plusieurs groupes comme Novartis et Servier, initiant des collaborations avec des instituts chinois pour le criblage de molécules. Trois plantes chinoises ont eu récemment la vedette : la badiane de chine ou anis étoilé, composant principal du Tamiflu de Roche, Artemisia annua à la base du meilleur anti-paludéen actuel (Coartem), ou Coix Lacrima Jobi (Kanglaite) efficace pour le traitement de certains cancers (ces deux derniers mis en évidence par des laboratoires de la circonscription). Mais l’enjeu principal est celui de la validation des principes mêmes de la médecine chinoise et en particulier de l’étude de l’action de substances complexes, quand la pharmacologie occidentale se concentre sur l’action de molécules isolées (seules autorisées sur le marché). Le gouvernement chinois a donc pris une série de mesures pour accélérer la modernisation du secteur et renforcer sa crédibilité (qualification obligatoire des praticiens, études scientifiques de l’efficacité des traitements, élucidation des mécanismes d’action), en l’incluant dans le programme de re recherche national 973 (« Drug Innovation and Traditional Chinese Medecine Modernization »). Un projet de « Prévention et contrôle du sida » a été lancé fin 2004 pour soigner gratuitement 2300 patients dans 5 provinces. Les acteurs internationaux et français en particulier sont naturellement présents : c’est ainsi qu’à la suite à un symposium franco-chinois qui s’est tenu à Paris fin octobre 2006, le Ministre Français des Affaires étrangères et le Ministre Chinois de la Santé ont signé le 1er Mars 2007, un accord de coopération pour développer des recherches communes sur ce terme. En juin dernier, à Rome, une conférence sur la MTC soutenue par la Commission Européenne et le Ministère Italien de la Santé a regroupé près de 400 participants.


Service scientifique de Shanghai, Consulat Général de France à Shanghaï
Le Blog du Quimetao

Les ventouses médicales contre la douleur


C’est devenue la dernière lubie des stars d’Hollywood. Lors des descentes de marches ou de tapis rouges, on peut observer tantôt une épaule, tantôt un dos, sur lesquels figure une petite trace bleuie. Pourtant, les ventouses médicales font partie de la médecine traditionnelle chinoise depuis la nuit des temps. La ventouse serait-elle revenue dans le vent ?

Les ventouses sont utilisées pour soulager les douleurs. On chauffe l’air à l’intérieur de ces ventouses avant de les disposer sur la peau. L’effet de succion ainsi provoqué est censé favoriser le mouvement du qi, un qi stagnant étant la cause de douleurs ou de gênes.

Un véritable art ancien

Selon Subhuti Dharmadanda, directeur de l’institut de médecine traditionnelle de l’Oregon (Etats-Unis), les ventouses furent décrites pour la première fois par l’alchimiste et botaniste Ge Hong (281-341). Dans son livre intitulé « Manuel de préscriptions en cas d’urgence », Ge décrit l’utilisation de cornes d’animaux évidées pour draîner le pus des parties infectées.

Dans un livre de la dynastie Tang, « Nécessités d’une frontière officielle », les ventouses étaient prescrites pour des troubles voisins de la tuberculose pulmonaire. Plus tard, lors de la dynastie Qing, Zhao Xuemin, consacre un chapitre entier de son livre « Complément pour résumer la pharmacopée » au fait de faire bouillir le qi dans une jarre et aux avantages que sa technique procure.

Dans les temps anciens des ventouses en bambou ou en argile sont utilisées en complément des cornes évidées. A cause de leur fragilité, des ventouses en laiton ou en fer sont également utilisées. Ce n’est qu’à partir du 20ème siècle que l’on commence à développer les ventouses en verre, la transparence du verre favorisant la possibilité d’examiner les réponses au traitement.

Non, ce n’est pas douloureux

Wikipédia établit une liste des différentes manières de faire chauffer l’air à l’intérieur de la ventouse avant d’appliquer le traitement. L’une d’entre elles préconise d’humecter les bords supérieurs de la ventouse avec de l’alcool à 90 degrés, de l’allumer et de la mettre au contact aussitôt avec la peau.

Une autre consiste à placer la ventouse au dessus d’une flamme. Une autre encore, utilise un morceau de coton imbibé d’alcool, que l’on dispose au dessus d’un matériel isolant, comme le cuir, pour protéger la peau et on l’allume. La ventouse est alors disposé et éteint la flamme. Certains praticiens de médecine traditionnelle appliquent sur la peau une ventouse avant de la chauffer par le haut.

L'air est chauffé pour créer une dépression à l'intérieur de la ventouse (Image: Radio 86) Une huile de massage disposée sur la peau avant le début des opérations favorisera l’étanchéité de la jointure. Cela favorisera également le glissement des ventouses à différents endroits du dos.

Dans la mesure où on utilise une flamme près du corps, il existe un risque de brûlure si la procédure n’est pas scrupuleusement respectée. C’est une raison suffisante et indispensable pour se rendre chez un professionnel si l’on désire se faire appliquer des ventouses. En plus de cela, les praticiens connaissent les endroits exacts où disposer les ventouses pour obtenir une efficacité maximum.

Les ventouses sont laissées sur le dos du patient une vingtaine de minutes. Plus longtemps elles seront laissées, plus les marques apparentes seront visibles. Pour les retirer, une légère pression sur la peau, à côté des ventouses, permettra à l’air extérieur de pénétrer et ainsi de les décoller.

Pour avoir essayé moi-même, je peux vous garantir que ce n’est absolument pas douloureux. Vous ressentez une sensation étrange lorsque la ventouse commence à aspirer la peau, mais ce n’est pas gênant du tout. En fait, toute sensation de gêne est le signal pour le praticien que la procédure doit être stoppée.

Il existe une autre méthode, qui elle, peut s’avérer un peu douloureuse – les ventouses humides. C’est à peu près la même procédure que pour les ventouses traditionnelles à l’exception près qu’une petite incision est pratiquée sur la peau à l’endroit où sont posées les ventouses.

Les avantages des ventouses

Les ventouses sont associées à une technique de massage de médecine traditionnelle appelée tuina, appliquée sur les points rougis des pincements de la peau. Les acuponcteurs appliquent également des ventouses sur les points d’acuponcture et les parties douloureuses du corps.

Dharmananda explique que les ventouses sont appliquées essentiellement pour soulager la douleur, les ennuis gastriques et intestinaux, les maladies respiratoires et les paralysies. Les ventouses sont à proscrire sur les endroits où la peau subit des inflammations, lorsque le patient est victime de fortes fièvres, de convulsions ou de crampes. Elles sont également déconseillées sur l’abdomen et la partie basse du dos en cas de grossesse.


Auteur: Geni Raitisoja
Traduit par: Christophe Croze


Le succès de la Médecine Traditionnelle Chinoise



Malgré ses 4000 ans, la MTC ne cesse de gagner en popularité.
A quoi est dû ce succès?


La MTC est constituée de plusieurs outils (acuponcture, pharmacopée, massages, hygiénisme, nutrition, ...) dont le but est de préserver ou de réinstaurer l'homéostasie (équilibre) énergétique du corps.
La conception asiatique veut que l'être et tous les organismes vivants soient constitués d'énergie.
Cette énergie originelle, appelée Qi ou Tchi, serait, selon les Anciens, à l'origine de la création de l'univers.
La vie serait l'agrégation du Qi, qui en s'agglutinant crée la matière, et la mort, la désagrégation du Qi.
Cette énergie se mute inlassablement.
En soi, cette idée est avant-gardiste car elle a été énoncée bien avant la théorie de Lavoisier , encore d'actualité: "Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme".
Voici donc peut-être, une des raisons pour lesquelles la MTC reste d'actualité: elle est encore aujourd'hui avant-gardiste.
En effet, nous, Occidentaux, avons une fâcheuse tendance à nous en remettre à des spécialistes, qui ne voient que par le prisme de leur spécialité et ainsi omettent une règle fondamentale et toujours mise en application par les médecins traditionnels chinois: l'Homme est un tout; l'analyser au travers d'un organe ou d'un symptôme revient à commettre un énorme péché d'abstraction.
Penser que, si un organe est en souffrance, il n'a aucune répercussion sur le reste de l'organisme, est un leurre.
Il est donc probant que la MTC, encore à l'heure actuelle, véhicule beaucoup de réalisme et de sagesse. Elle prône l'aspect indissociable de l'être humain et de son milieu, et elle met en évidence que la suppression du symptôme n'apporte pas la véritable guérison.
En conclusion, nous pourrions dire que cette médecine ancestrale prône l'équilibre émotionnel, physique, intellectuel et spirituel, qu'elle utilise des outils adaptés et naturels afin de retrouver l'équilibre.
Non contente d'utiliser des principes intelligents, elle garde en son sein la sagesse originelle, ce qui la rend intemporelle.

Le Tai-chi-chuan


Le tai-chi-chuan ou tai-chi (du chinois trad. 太極拳, simpl. 太极拳, en pinyin tài jí quán, en Wade-Giles T'ai-chi ch'üan, « boxe du taiji »), souvent traduit par « boxe du faîte suprême » ou « boxe avec l'ombre » est un art martial interne (avec le Hsing I Ch'uan et le Bagua zhang). Le taiji (en chinois 太極 tài jí (Wade-Giles t'ai-chi, taikyoku en japonais), que l'on pourrait traduire en français par « faîte suprême » est aussi la poutre faîtière d'une habitation et l'idée d'ultime. Aussi taiji quan pourrait se traduire par boxe (poing) ultime, c'est-à-dire la boxe au-delà de laquelle il n'existe aucune boxe: la quintessence de la boxe.

Il est à noter que c'est le même taikyoku (太極) qui est utilisé dans les noms de six des premiers katas du shotokan karaté (taikyoku shodan à taikyoku rokudan).

C'est Chen Wangting qui aurait créé en 1641 le tai-chi-chuan, en s'inspirant des différents arts martiaux chinois, en y intégrant la philosophie taoïste (principe du yin et du yang) et de la médecine chinoise. On dit aussi que le moine Zhang Sanfeng aurait créé cet art sur la montagne Wudang, dans la province de Hubei.

Il existe plusieurs écoles :

tai-chi style Chen, le style fondateur de Chen Wangting
tai-chi style Yang, le plus répandu, qui se décline en trois sous écoles.
tai-chi style Wu de Wu Jianquan (Wu Chien-ch'uan)
tai-chi style Wu de Wu Yuxiang (Wu Yu-hsiang)
tai-chi style Sun de Sun Lutang
Le tai-chi-chuan en tant qu'art martial dit interne insiste sur le développement d'une force souple et dynamique appelée jing, par opposition à la force physique pure.

La règle première du tai-chi-chuan est la décontraction (song, song kai) qui permet de délier les mouvements : un mouvement de coup de poing va provenir de la taille, plutôt que du bras ou de l'épaule.

Une fois la relaxation song installée, le pratiquant va développer le peng jing ou force interne consistant à relier chaque partie du corps en restant relaxé : une partie bouge, tout le corps bouge; une partie s'arrête, tout le corps s'arrête. Le peng jing est la force caractéristique du tai-chi ; l'analogie est de la comparer à une boule élastique : frapper dedans, et votre coup sera retourné dévié vers vous.

Lors des coups frappés l'énergie est tout d'abord concentrée dans le dantian, qui est un des points d'énergie (équivalent des chakras indiens), situé deux pouces en dessous du nombril, puis est libéré, accompagné d'une onde de choc propagée par l'ondulation des articulations du pratiquant, tel un fouet. On appelle cela exploser la force ou fajing.

Le tai-chi porte une attention particulière à l'enracinement. L'énergie doit aussi partir des « racines » dans les pieds, puisque c'est généralement eux qui dans la majorité des cas vont lancer le coup que donnera la main, ou tout autre partie frappante.

On dit parfois, « le pied donne le coup, la hanche dirige, et la main transmet. »

Ce contrôle du qi s'apprend avec les exercices de qi gong (littéralement, travail du souffle) taoïste (différent des exercices de qi gong bouddhique).

L'entraînement aux exercices de tai-chi-chuan est tout d'abord exécuté lentement pour justement percevoir la relaxation et la circulation du mouvement.

Ensuite, le pratiquant pourra commencer à accélérer les gestes, et pratiquera les fajing - libération de l'énergie - d'abord réduit afin d'éviter d'abîmer ses articulations, puis de plus en plus complets.

Les exercices de poussées de mains permettent d'appliquer les principes du tai-chi avec un partenaire et ceci de manière progressive : rester relaxé (song) sur une poussée par exemple pour démarrer.

Le tai-chi permet d'exprimer la force (exploser la force ou contrôler simplement par deséquilibre) avec n'importe quelle partie du corps, ce qui permet d'envisager aussi bien des techniques longues de boxe que du corps à corps. À l'extrême, l'explosion de force s'effectue avec un mouvement imperceptible.

Le tai-chi-chuan se pratique généralement à mains nues. Toutefois il existe des formes de tai-chi avec armes, que le pratiquant pourra apprendre après quelques années d'expérience à mains nues.

Liste d'armes utilisées dans les tai-chi d'armes :

- La lance, taiji qiang (太极槍)
- Le sabre, taiji dao (太极刀)
- L'épée, taiji jian (太极剑)
- La hallebarde Chinoise, ji (戟)
- L'éventail



Le Kung Fu



Le kung fu (ou gong fu, 功夫) est le nom donné en occident à certaines boxes chinoises ; le terme est en fait impropre il signifie « maîtrise » (on peut par exemple aussi parler de gong fu en gastronomie : l'art ─ et non la cérémonie ─ de bien servir le thé chinois se dit par exemple gong fu cha) ; les Chinois utilisent plutôt les termes wu shu (武术, pinyin : wǔshù, art martial) ou quan fa (拳法, pinyin : quán2 fǎ, méthode du poing, ou méthode de boxe), et finalement les spécialistes parlent d'arts martiaux externes chinois. Cependant, le terme étant très répandu, notamment aux États-Unis d'Amérique et en Europe (la popularité du quan fa en Occident doit beaucoup à Bruce Lee, qui a fondé le style jeet kune do), modification du Wing Chun, il commence aussi à être utilisé en Chine, essentiellement pour des raisons commerciales. Le terme Kung-fu wushu, mélange entre translitération du cantonais et du mandarin de gongfu wushu (maîtrise des arts martiaux ) n'est certainement pas plus approprié, et peut prêter à confusion, lors d'une conversation avec un pratiquant chinois. Consulter l'article relatif au wushu, ou aux arts martiaux pour plus de détails.

Il existe plus de quatre cents styles différents d'arts martiaux externes chinois, parfois très différents les uns des autres, mais on retrouve toujours un point commun de l'un à l'autre : ils utilisent plus la force que l'énergie interne (le chi ou Qi), au début de leur entrainement.

Ces arts martiaux utilisent toutes les parties du corps, et plus régulièrement les poings, les pieds, mais aussi des armes (bâton, poignard, épée, etc. Voir paragraphe suivant). Ils se sont développés en Chine à partir du Xe siècle par les moines bouddhistes, dont ceux du monastère de Shaolin (少林) à partir des exercices physiques et arts martiaux indiens, ou tibétains, avant d'être diffusé à travers tout le pays ; ils incluent une part importante de bouddhisme chan na (à l'origine du zen) et de taoïsme) et insistent entre autres sur la maîtrise de la respiration. Certains styles cherchent à imiter les attitudes des animaux.

Il ne faut pas confondre ces arts externes (axés sur la dureté et la rigidité du corps) et les arts internes (considérant le corps comme une enveloppe souple et composé d'une multitude d'articulations, et devant donc dépasser la force brute) comme le taiji quan.

Quelques unes de ces techniques de boxes ont été importées par le Japon, via l'île d'Okinawa, qui fut longtemps chinoise, et ont évolué pour donner les différents styles de karate-do (空手道, kong shou dao en chinois, voie de la main nue), ou le kobudo, son pendant armé.

On trouve aussi dans le Kung Fu de très nombreux combats chorégraphiés, appelés Taos (道,voie), qui opposent le pratiquant à des adversaires imaginaires. Ces séquences, de difficultés variables et constituées d'une dizaine à plusieurs centaines de mouvements, servent à l'entraînement individuel du pratiquant.
Les Taos sont propres à chaque école, à chaque style. Il en existe pour le combat à mains nues comme pour le combat armé. Le maître (appelé ShīFù) tente de le transmettre à son élève en conservant au moins l'essence de l'art.

Même en occident cet art martial n'est pas seulement une boxe, mais aussi une philosophie, une manière d'être et de penser, une médecine, une profession et même une religion selon son avancée dans la pratique et l'enseignement de son maître.



Les styles


Parmi les 400 styles de kung fu, on peut noter :

Bai he quan 白鹤拳 Boxe de la grue blanche, boxe du sud de la chine, inspiré des styles tibétains

Binh-Dinh : Boxe sino-vietnamienne (donc style du sud), mouvements courts et efficaces, déplacements en zigzag, frappe dans le déplacement ; peu connue en France.

Chang quan 长拳 Long poing (boxe inspirée du shaolin du nord (bei shaolin quan))
Hoa Linh Bac Tru QuyenTechnique de la flamme sacrée
Hou quan 猴拳 Boxe du singe
Hung gar (littéralement "boxe de la famille Hung", boxe du tigre et de la grue, tibétain, ayant inspiré la grue blanche)
Jun fan (cantonais)
pak mei boxe sourcil blanc
pek kwarboxe mains tranchantes
Tang lang quan Boxe de la mante religieuse
Tang Long Hu Shi Style du tigre et de la mante religieuse
Vo-Lam : A la fin de sa vie, Bodhidharma créa sur le Mont Tung Son l'institut d'enseignement des vertus et techniques du Võ-Lâm.
Wing Chun (littéralement "boxe du printemps radieux)
Yihe Quan
ying quanboxe des serres d'aigle
Zui quan 醉拳 Boxe de l'homme ivre
Choy Lee Fut.
Kejia Quan :Boxe de la famille des Hakka.


Techniques communes aux différents styles

Postures de base

Avertissement :Les postures décrites ci-dessous sont pratiquées dans plusieurs styles enseignés en Europe. Il est cependant possible qu'il existe des variantes d'une école à l'autre, tant dans le nom de la posture, que dans la posture elle-même. Aussi les noms et descriptions des positions suivantes ne sont-ils présentés qu'à titre indicatif.

Le Héron (Ti Xi) : posture sur une jambe, genou relevé haut, pointe du pied tendue, buste vers l'avant ou de trois quarts. 100% du poids repose sur la jambe arrière. Cette position permet de frapper du pied très rapidement.
Le Cavalier (Ma Bu): jambes écartées de part et d'autre du corps, pieds parallèles, genoux pliés, buste vers l'avant. 50% du poids repose sur chaque pied.
Le bassin ne doit pas basculer vers l'arrière. C'est la position la plus stable.
Le Pas en arc, ou Arc et Flèche (Gong Bu): Jambe avant pliée, jambe arrière tendue, buste vers l'avant. Suivant les styles, l'angle des pieds par rapport aux jambes peut changer. 70% du poids repose sur la jambe avant. Position offensive, qui permet de frapper du pied et du poing rapidement.
Le Pas rasant (Pu Bu): la jambe avant est tendue, la jambe arrière pliée. Le buste est tourné de 90° par rapport à la position précédente. 70% du poids repose sur la jambe arrière. Position défensive et d'esquive.
Le Pas vide (Xu Bu): La jambe arrière est pliée (le pied, le nombril et la tête forme une ligne), la jambe avant est légèrement posée sur la pointe. Le buste est tourné vers l'avant. 80% du poids sur la jambe arrière. Position permettant de frapper rapidement du pied, d'esquiver ou de se replier.
Le Dragon (Sie Bu) ou Pas Assis : Jambe avant légèrement pliée, pied tourné à 90°, jambe arrière légèrement pliée, pied sur la pointe. Le buste est effacé de trois-quart. Le genou arrière doit être exactement au-dessus du talon avant. 80% du poids repose sur la jambe avant. Position d'attaque, permettant d'armer un coup de pied, ou de changer d'axe.
La Chèvre : position typique du Wing Chun, variante de la position du Cavalier. Les pieds sont légèrement écartés (largeur des épaules), les genoux légèrement rentrés vers l'intérieur. Position stable, permettant de mobiliser rapidement bras et jambes en corps à corps.
Un entraînement couramment pratiqué consiste à marcher en passant d'une posture à l'autre, les jambes d'appui fléchies au maximum.

Il existe d'autres postures, mais elles sont soit utilisées comme exercice de musculation, soit spécifiques à certains styles.

L'intérêt de la posture est multiple :

- Renforcer les muscles, os et articulations des jambes (et même le reste du corps) afin de frapper et d'être frappé sans blessure.
- Permettre des déplacements rapides dans toutes les directions, en exposant le moins possible ses points vitaux.
- Mettre le corps dans des positions optimales pour enchaîner les techniques offensives et défensives.
- Forger la volonté en tenant longtemps la même posture.

Les douze postures du style Binh-Dinh : Homme, Cavalier, Arc-et-flèche (ou Panthère), Moine-en-garde, Moine-assis, Épée, Tigre, Serpent, Ours, Oiseau, Cigogne, Singe.

Respiration

Comme dans tous les arts martiaux, la respiration est primordiale dans le kung fu. Suivant les écoles ou philosophies (Bouddhiste ou Taoïste par exemple), les façons de respirer peuvent être différentes, mais toutes s'accordent cependant sur l'importance de la respiration ventrale et sur l'importance de souffler en frappant et en bloquant (pouvant différer des théories de certains arts internes). Certaines écoles insistent sur l'importance, en combat, d'écouter la respiration de l'adversaire, afin de le frapper lorsqu'il inspire. Ces mêmes styles recommandent aux combattants de masquer leur propre respiration. D'autres styles au contraire insistent sur l'importance de libérer son chi (Qi) avec le plus de violence et donc de bruit possible, à l'instar du karate.

Certains exercices de respiration permettent en outre au praticant de renforcer ses organes internes (poumons, coeur, etc.).

Théorie du coup

Comme nous l'avons vu plus haut, le kung fu est un art martial externe qui considère le corps comme un solide. Le but principal du coup est donc de briser ce solide. Pour se faire, le pratiquant devra durcir les zones de frappe de son corps, mais aussi durcir ses points faibles en prévision des coups qu'il recevra. Pour cela, la plupart des styles dispose de techniques dites de la « chemise de fer », ou Qi Gong.

Les frappes de la main

Le coup est majoritairement porté de la main (ouverte ou fermée) ou du pied. Un coup de poing pour être efficace doit être lancé par un mouvement de rotation de jambes. Le pied, puis la hanche tournent, donnant de la vitesse et donc de la puissance au bras qui terminera le mouvement.

Les frappes du pied

Le kung fu est réputé pour ses coups de pieds complexes et spectaculaires, bien que tous les styles n'exploitent pas toutes ces techniques. Contrairement au karate, qui se pratique pieds nus, le pratiquant de kung fu porte des chaussures. Les coups se portent donc plus avec la plante du pied, la tranche ou le talon qu'avec le bol du pied.

Les frappes des autres parties du corps

En Kung-Fu on peut aussi frapper avec les coudes, genoux, doigts, tête, postérieur, toutes articulations et même mordre. Ces techniques s'apprennent mais ne doivent servir qu'en cas de stricte nécessité dans la rue. C'est le principe originel de l'art martial.

Le kung-fu hung-gar se pratique pied nus pour plus de légèrté...

Les armes du kung fu

La Chine est un pays où les guerres ne se sont arrêtées que pour laisser la place aux rébellions. Il est donc logique que les armes les plus diverses soient apparues dans ce pays, et ce bien avant l'invention du kung fu en lui-même.

Les chinois se sont servis des armes pour faire la guerre mais aussi comme moyen de musculation (c'était un complément à l'apprentissage du kung fu).

On peut supposer que l'adjonction d'armes dans le kung-fu (dans le sens d'« art martial externe chinois ») s'est fait tout naturellement par fusion d'arts martiaux plus anciens utilisant des armes. Par la suite, la maîtrise d'une arme est devenue un bon moyen d'accéder à une maîtrise de soi plus complète.

Les armes des arts martiaux anciens

Il existe 18 armes classiques, utilisées dans les armées du Moyen Âge chinois sur le champ de bataille. Elles sont les ancêtres de toutes les armes pratiquées actuellement au sein des arts martiaux chinois.

Remarque linguistique : les noms qui suivent sont ceux utilisés dans l'une des formes de Kung Fu. Il existe beaucoup de noms différents pour une même arme, de par la richesse linguistique de la chine.

- Mao : lance, avec ou sans crocs.
- Chui : Masse d'armes qu'il était possible de lancer.
- Gong : arc.
- Nu : arbalète (très ancienne en Chine).
- Chong : vouge ou fauchard (lance équipée d'une longue lame).
- Bian : épée à lame très souple et ondulée, utilisable comme un fouet d'acier. Éventuellement équipée de sections, elle peut être comparée aux fléaux ou nunchaku.
- Jian : 2 types d'épées à double tranchant et à deux mains. Soit la section en était carrée, voit elle était plus large au niveau de la pointe que vers la garde.
- Lian : chaîne lesté
- Yue : guisarme. Hache garnie d'une pointe.
- Ge : Lance courte.
- Ji : hallebarde.
- Pai : bouclier.
- Bang : bâton d'arme, ferré.
- Qiang : fourche de guerre.
- Pa : râteau équipé de lames acérées.

Tout guerrier digne de ce nom se devait de maîtriser ces armes. Il s'agissait bien de technique guerrière, et pas d'une voie d'accomplissement personnel des arts martiaux actuels.

Les armes des arts martiaux actuels

Bien que chaque style ait ses armes favorites (par exemple le couteau papillon pour le Wing Chun), on retrouve souvent les armes suivantes, d'un style à l'autre :

- le bâton long ;
- l'épée ;
- le sabre chinois (avec ou sans anneaux).

Ces armes sont les bases permettant de maîtriser toutes les autres armes, voire de transformer n'importe quel objet en arme.

Il existe bien sûr toute une foule d'armes plus ou moins exotiques, plus ou moins improvisées par un peuple cherchant à se défendre avec ce qui lui tombait sous la main. En voici une liste non exhaustive :

- la lance ;
- la hallebarde (lance permettant de piquer et de trancher) ;
- la masse ;
- le sabre chaîné (sabre manié par une chaîne fixée à sa poignée) ;
- les sabres jumeaux (deux dans le même fourreau) ;
- les couteaux papillons (deux courts sabres, utilisés pour le Wing Chun, à ne pas confondre avec les couteaux papillons philippins) ;
- le bourdon (gros bâton lesté, très apprécié par les moines d'autrefois) ;
- le tabouret ou le banc ;
- l'écharpe lestée (une arme de tueur à gage) ;
- la chaîne (à maillons, à section, lestée ou non)
- l'éventail (généralement en fer).

Restent les nombreuses armes de jets, moins prisées car moins nobles (elles peuvent être utilisées à distance).


Arts Millénaires de Bien-Vivre et de Bien-Etre

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