6/21/2008

Une chronologie (non exhaustive) du qigong médical


2000 av. JC Danse simulant les mouvements de l'ours (Pace of Yu)
IIIe siècle av. JC Huang Ti Nei Jing, livre racontant les dialogues de l'Empereur Jaune (2696- 2596 av. JC) avec ses médecins.
IIe siècle av. JC Le Classique de Qigong (livre de soie découvert en 1973)
110-207 ap JC Le Jeu des cinq animaux de Hua Tuo
VIIe siècle Sur les Causes et Symptômes des Maladies : description de 260 styles de qigong pour traiter plus de 100 maladies.
Autour de 1145 Compilation du Canon Taoïste : mouvements et pratiques de méditation pour la santé et la guérison.
Années '1900 Politiques changeantes : illégalité au début du siècle car promotion de la technologie occidentale.
1949 République Populaire de Chine : le qigong est encouragé.
Liu Guizhen (1920 - 1983) enseigne le Neiyang Gong dans des cliniques de l'État.
1953 Fondation de l'Institut de Recherche sur le Qigong de Shanghai.
Certains aspects du zhan zhuang sont introduits à l'Hôpital des Chemins de Fer de Beijing par le professeur Yu Yong Nian, chirurgien dentiste.
1954-55 Liu Guizhen ouvre la première clinique de qigong à Tangshan, province de Hebei. Il connaît des résultats positifs. Le terme qigong est inventé par un groupe de recherche dont il faisait partie.
Wang Xiang Zhai, Chen Chi Wu et Yu Yong Nian font la synthèse des 24 postures thérapeutiques du zhan zhuang.
1956 Diffusion du zhan zhuang dans les hôpitaux chinois.
La clinique de Tangshan déménage à Beidaihe et elle est agrandie. Elle devient le centre de traitement de qigong en Chine.
1957 Liu Guizhen publie deux livres sur le qigong. Sa contribution ne fut pas seulement d'introduire le qigong au grand public mais aussi d'investiguer les méthodes populaires de qigong et de les appliquer en traitement.
1959 Beidaihe, province de Hebei, conférence nationale sur le qigong sous les auspices du Ministère de la Santé Publique.
1960 L'Institut de Médecine Traditionnelle Chinoise nomme Wang Xiang Zhai conseiller afin de promouvoir ses exercices à l'Hôpital de Guang'anmen.
Largement répandu dans toute la Chine, le zhan zhuang est classé par le Ministère de la Santé Publique parmi les exercices à généraliser.
1965-1975 Révolution culturelle en Chine. Le qigong est officiellement proscrit.
1970 Début de l'enseignement de madame Guo Lin
Fin des années '70 Le qigong redevient accessible au publique et il est souhaité que la médecine traditionnelle chinoise, la médecine occidentale et le qigong se
complètent mutuellement.
1979 Beijing, premier séminaire national de recherche scientifique sur le qigong. Fondation de l'Institut National de Qigong.
1980 Des chirurgies sont pratiquées sous anesthésie par le qigong. La recherche scientifique est encouragée.
Années '80 Émergence de l'expression "qigong médical".
1981 Fondation de la Société Nationale de Recherche sur le Qigong par l'Association de Médecine Traditionnelle de Chine.
1982 Divers hôpitaux intègrent le qigong dans leur arsenal thérapeutique.
1985 L'Association de la Science du Qigong Chinois est approuvée par le gouvernement.
1986 Parution de rapports de recherche.
1988 Une organisation en charge de la recherche scientifique en Chine, l'Association Chinoise de la Science et de la Technologie, se prononce en faveur du qigong.
Le gouvernement chinois soutient à partir de ce moment des conférences internationales. Beijing, première conférence mondiale pour l'échange académique sur le qigong médical. Participation de 26 pays et de 450 délégués. Supportée par la Chine, l'Italie, les Etats-Unis, la France, le Japon et l'Australie.
1989 La World Academic Society of Medical Qigong est fondée et soutenue par 23 pays. Elle organise trois congrès mondiaux de 1989 à 1996.
1990 Deux congrès internationaux aux États-Unis dont un à l'Université de Californie à Berkeley.
1997 Trois congrès aux Etats-Unis.
1998 Programme d'entraînement au qigong médical aux Etats-Unis.


Depuis environ 50 ans, dans le domaine du qigong, nous sommes passés des secrets de familles aux congrès internationaux... du royaume des mythes et des légendes à la recherche scientifique.




6/20/2008

La médecine chinoise-Ou la recherche de l’Harmonie perdue

Par J-R Gillardeaux


La Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC), fait partie de ce que l’on nomme actuellement les ethnomédecines, c’est-à-dire les pratiques de santé, élaborées au sein des cultures les plus anciennes de notre terre. Là, elle y côtoie les médecines traditionnelles africaines, amérindienne, ayurvédique ou tibétaine pour ne citer que le plus connues.

Cependant la médecine chinoise est pratiquement la seule à être restée une tradition vivante, ouverte et organisée puisqu’elle est aujourd’hui dans son pays d’origine une médecine d’Etat, disposant au même titre que la médecine allopathique occidentale, de son ministère, de ses universités, de ses hôpitaux et de ses unités de recherche. Elle est également la seule à s’être répandue sur tous les continents et à être pratiquée dans tous les pays du globe.

Soulignons quelques particularités de la MTC :
Elle dispose d’un ensemble très étendu de méthodes thérapeutiques : plantes médicinales et produits naturels, acupuncture, massages et mobilisations, exercices corporels de santé, diététique, psychologie, réflexologie, auriculothérapie, etc.
Elle peut déceler les dysfonctionnements à un stade très précoce c’est-à-dire lorsque la maladie n’est pas encore déclarée. C’est pourquoi on dit d’elle, que c’est une médecine de prévention.
Elle ne sépare jamais le patient et sa pathologie de son milieu social et environnemental et traite l’individu dans sa globalité.
Enfin, c’est une thérapie peu onéreuse, ce qui, par les temps qui courent, est particulièrement intéressant, une thérapie qui ne demande ni infrastructures, ni appareillages, ni laboratoires sophistiqués.

La Pharmacopée
La pharmacopée chinoise est aujourd’hui la résultante de plus quatre mille ans de minutieuses observations et expérimentations, de la part des médecins chinois. Elle utilise tous les produits que la nature dispense (végétaux principalement, mais aussi minéraux et quelques produits animaux) et travaille, principalement, par analogie et correspondances, en faisant des ponts entre les différents ordres de la nature. En raisonnant sur des critères de saveur, de nature et de couleur, elle combine de nombreuses substances dans une seule même prescription, pour cibler avec le plus d’exactitude possible, la pathologie propre à un patient donné, en sorte qu’une prescription est toujours originale et unique.

L’Acupuncture
L’Acupuncture remonte aux temps les plus anciens de la Chine. Elle utilise les méridiens et leurs points pour réguler le système énergétique du patient. La grande connaissance de ces réseaux font des acupuncteurs, de forts savants « aiguilleurs » des courants du Qi interne, en sorte que l’aiguille du thérapeute est un véritable axe polaire qui réaccorde les énergies Yin terrestres aux énergies Yang célestes. Si l’acupuncture est le symbole même de la médecine chinoise c’est parce que cette théorie des réseaux et des puits énergétiques, est véritablement fascinante... et ô combien performante.

Le Tuina
Tuina est le terme employé en MTC pour désigner le massage thérapeutique. C’est un ensemble très complet et complexe de techniques manuelles, qui demandent parfois, de longues années d’apprentissage, pour être parfaitement maîtrisées. Le Tuina emploie également des techniques de mobilisations articulaires qui rappellent beaucoup celles utilisées par nos modernes ostéopathes. Mais s’il est principalement connu pour être une technique de soin traitant toutes les pathologies de l’appareil locomoteur (lumbagos, sciatiques, périarthrites, tendinites, etc.), le Tuina est également une méthode thérapeutique complète, à même de traiter toutes les maladies fonctionnelles, puisque le praticien peut aussi travailler directement sur les organes, ligaments et aponévroses au moyen de techniques internes (Qi nei zang), ou, en utilisant ses doigts pour remplacer les aiguilles, se servir des réseaux et points, pour réguler le système énergétique (Digitopuncture).

Le Qigong
Le Qigong est la « gymnastique » traditionnelle que le peuple chinois a élaborée, durant plus de deux mille ans, pour entretenir la santé, mais également, pour rétablir l’équilibre énergétique, lorsque celui-ci s’est dégradé. Grâce à des mouvements appropriés, qui tiennent compte, bien entendu, des lois de la circulation du Qi, et en accompagnant cette gestuelle d’une respiration spécifique que régule un esprit concentré, le Qigong favorise les processus d’autoguérison du corps.

Le Waiqi Liaofa
Cependant, à un stade plus avancé de sa pratique, le Qigong devient toute autre chose qu’une simple gymnastique, et se transforme en un véritable art du soin. Lorsqu’en effet le pratiquant a ainsi « cultivé » son Qi durant plusieurs années il devient capable de l’utiliser pour traiter directement les patients. C’est le Waiqi Laiofa, qui reste certainement, la méthode la plus ancienne et la plus spectaculaire de la médecine chinoise. Cette méthode, également dénommée Qigong médical, d’apparence fort simple, demande, en fait, une grande rigueur dans son application car ses effets sont particulièrement puissants.

Les Réflexologies
Parmi toutes les techniques thérapeutiques élaborées au cours des âges par la civilisation chinoise une des plus connues est peut-être l’Auriculothérapie à moins que ce ne soit la Réflexologie plantaire. Toutes deux, de toute façon, sont élaborées suivant le même principe : la totalité est présente dans chaque partie. Un segment, comme le pied, l’oreille ou encore la main, le visage, etc., contient donc l’ensemble corporel et en travaillant sur ce seul segment corporel on peut rétablir les dysfonctionnements énergétiques et contribuer ainsi, au rétablissement de la santé.

Mais la tradition chinoise c’est bien plus que quatre mille ans d’expériences et de résultats grâce à ses dizaines de méthodes thérapeutiques différentes, c’est surtout un état d’esprit. Et cet état d’esprit c’est celui de la recherche permanente de l’harmonie. Car, au fond, on ne peut certainement pas mieux désigner la santé, que comme un état d’harmonie. Et une harmonie qui pour être parfaite ne peut que se dérouler en trois spires : harmonie en soi, harmonie avec son environnement social et harmonie dans son espace naturel. Alors, lorsque l’on opte pour ce point de vue, la maladie n’est plus subie comme un malheur imposé de l’extérieur, mais comme une ultime tentative du corps, pour retrouver le chemin de cette Arche perdue.

Lire l'article origine ici>>
Source: soleil-levant.org

6/18/2008

La Pharmacopée chinoise--Une tradition millénaire toujours vivante


Par Nadine Daniel

La pharmacopée chinoise est extrêmement développée en Chine. Elle est la plus utilisée des 5 branches de la médecine traditionnelle chinoise (les 4 autres étant l’Acupuncture, le massage Tui Na, la diététique et les exercices énergétique). Considérée comme plus performante que l’Acupuncture, ses principes thérapeutiques reposent sur les fondements théoriques de la Médecine chinoise,notamment ceux de l’énergie, des méridiens et des cinq éléments.

Expérimentée depuis plus de 3 000 ans, la pharmacopée chinoise recèle quelques milliers de substances, dont environ 300, font partie de l’usage. Shen Nong est un des grands compilateur de plantes médicinales .Empereur mythique dont le nom veut dire « paysan divin », il n’hésitait pas à expérimenter, sur lui même, certaines plantes toxiques. De son observation approfondie de la nature, il répertorie le nombre symbolique de 365 plantes, correspondant aux 365 jours de l’année. Ceci pour signifier que les plantes décrites peuvent prétendre prévenir et soigner toutes les maladies. Les plantes étudiées sont divisées en 3 catégories : supérieures, moyennes et inférieures.
Les plantes supérieures sont employées en cuisine comme condiments ou boissons. Elles ont une visée préventive. Les plantes moyennes s’utilisent de façon curative, pour guérir les maladies, les plantes inférieures quant à elles, sont les plantes toxiques ou « poisons » qui servent à combattre les maladies graves. Aujourd’hui, la pharmacologie et la recherche, continuent d’approfondir cette science, tandis que les praticiens contemporains développent de nouveaux traitements, de mieux en mieux adaptés aux maux de notre époque. La pharmacopée chinoise est donc une approche vivante.

Des substances végétales, minérales, animales et humaines.
La pharmacopée chinoise utilise, bien sûr, en majorité des médicaments d’origine végétale, mais elle se sert, aussi, de substances d’origine minérale, animale ou humaine. Par exemple, on utilise l’hippocampe, les reins de porc, la chair de serpent ou les bois de cerf, de l’ambre, de la perle ou du gypse parmi les minéraux ainsi que les ongles , les cheveux , les dents , les excréments, le placenta et les urines d’origine humaine, à des fins thérapeutiques.
Alors que l’herboristerie occidentale classe les plantes selon leur nature chimique et étudie l’effet de leurs substances actives sur l’organisme, la pharmacopée chinoise répertorie les substances selon leur nature énergétique et leur impact sur les différents mouvements de l’énergie qui déterminent l’état de santé d’un individu.

Chaque produit est classé selon plusieurs critères :
La nature : froide, fraîche, neutre, tiède, chaude, selon l’effet thermique qu’il a sur l’organisme.
La direction : selon le mouvement énergétique qu’il engendre : ascendant, descendant, entrant, sortant.
La saveur :
acide : descendante et entrante, collectrice,
astringente, en relation avec le bois.
amère : descendante et entrante, dessèche et raffermit, en relation avec le feu.
douce : montante et sortante, tonifie, restaure, relâche, harmonise, en relation avec la terre.
piquante : montante et sortante, disperse, stimule, fait circuler, en relation avec le métal.
salée : descendante et entrante, humidifie, ramollit, assouplit, en relation avec l’eau.
fade : diurétique.
âpre : astringent.

L’origine des maladies étant due à un déséquilibre dans la circulation énergétique, le médecin chinois fait un diagnostic différentiel, avec des outils d’observation propres à la Médecine chinoise (prise du pouls, observation de la langue, du teint) à l’issue duquel, il choisira tel remède. Voici quelques unes des perturbations qui peuvent affecter la libre circulation de l’énergie. Faiblesse de l’énergie, du Yin, du yang, du sang. Stagnation de l’énergie, des liquides, des aliments. Troubles des mouvements de l’énergie (descente, montée, à contre-courant). Les perturbations climatiques qui sévissent pendant certaines saisons (les énergies perverses) telles le vent , la chaleur, le froid, l’humidité affectent également la qualité de l’énergie.

Selon les pathologies, différentes méthodes de traitement seront mises en oeuvre : sudorification, vomification, purgation, harmonisation, calorification, réfrigération, tonification, dispersion, utilisant les différentes propriétés des produits ( nature, saveur, mouvement). La nature et la saveur des produits seront combinées afin d’obtenir un effet de tonification de l’énergie saine et d’élimination de l’énergie perverse.

Ainsi la cannelle de nature chaude et de saveur piquante réchauffe les reins et l’estomac et soigne les douleurs lombaires et les troubles digestifs dus au froid. Le noyau d’abricot humidifie le poumon en cas de toux sèche, la peau d’orange clarifie les mucosités, l’orge chinoise draine l’excès d’eau du corps, la schisandra réduit l’incontinence et la diarrhée, le noyau de la datte sauvage calme l’esprit
Le fameux Ginseng de nature chaude et de saveur sucrée, tonifie l’énergie générale, fortifie le cœur, les reins, l’estomac et les poumons. Alors que l’Angélique chinoise, le Ginseng des femmes nourrit le sang et régule les problèmes gynécologiques. En ce qui a trait aux propriétés, prenons l’exemple d’un type d’arthrite qui est aggravé par l’humidité ou la pluie : dans la perspective chinoise, cela est attribuable à de l’Humidité et du Froid dans les méridiens ; or la plante Hai Tong Pi , qui pousse en bordure de mer, possède, selon la logique chinoise (et l’expérience d’années de pratique), la propriété de disperser l’Humidité et le Froid. Mentionons aussi que la propriété de tonification est fondamentale dans cette approche et sert de base à toute entreprise thérapeutique. Ici, « tonifier » veut dire accroître la compétence, l’adaptabilité et la résistance de l’organisme aux facteurs adverses.

Ensuite, les herbes sont choisies spécifiquement en fonction de la personne à traiter : le « bon » médicament convient à telle personne, comme la bonne clé ouvre telle serrure. Pour prescrire une plante ou une formule, le praticien doit comprendre, non seulement les causes sous-jacentes des symptômes, mais la dynamique propre de son patient - ce qu’on appelle le « terrain ».

La méthode de préparation : les produits peuvent être utilisés "tels quels" ou subir des préparations : lavés, trempés, macérés, grillés, carbonisés, séchés, cuits, bouillis, distillés,... mélés à des adjuvants lors des préparations comme le vinaigre, le miel, le gingembre, le sel, le vin, ce qui peut modifier leur nature et leur saveur. Les produits seront prescrits dans différents types d’ordonnances, dans lesquels ils joueront des rôles différents selon l’effet recherché par le prescripteur :
L’empereur : le produit prescrit à sa dose maximale jouera le premier rôle thérapeutique, c’est l’élément fondamental de la prescription.
Le ministre : renforce l’empereur et joue sur un des aspects de la maladie.
Le conseiller : renforce les deux premiers ou joue sur les aspects secondaires du problème, ou contrôle et atténue les effets des deux premiers.
L’ambassadeur : oriente la prescription vers la zone à traiter, harmonise. Ces préparations pourront se présenter sous diverses formes : décoctions, poudres, pilules, vins, comprimés, sirops, extraits, onguents...
Bien que faisant appel à des produits d’origine naturelle, ces préparations sont de véritables médicaments dont la prescription doit être réservée aux personnes averties et compétentes dans le domaine de la médecine traditionnelle chinoise.

Applications thérapeutiques
Le but premier de la Médecine traditionnelle chinoise et de sa pharmacopée est la prévention. Il s’agit alors de maintenir l’organisme en bonne santé - ce qui, dans nos mots, veut dire renforcer le système immunitaire. De nombreuses plantes et formules possèdent ce potentiel et, à ce titre, font partie du quotidien de millions de personnes.
Du point de vue curatif, la Médecine traditionnelle chinoise est un système thérapeutique complet et les plantes qui en relèvent, sont censées traiter tous les problèmes. Il semble donc que les états et maladies, pour lesquels les Occidentaux consultent le plus souvent un praticien en MTC soient ceux provoqués par des problèmes qui ne répondent pas bien aux traitements classiques : douleurs chroniques, allergies, problèmes de ménopause, arthrite, symptômes du stress, fatigue et problèmes digestifs.
Sauf quelques exceptions (dont certains produits pour des maux bénins et courants), les plantes et formules chinoises ne sont pas indiquées pour l’automédication ou pour des ordonnances d’amateur : elles doivent être prescrites et dispensées par un docteur en médecine chinoise, un acupuncteur ou un herboriste qualifié.
Cela dit, il n’existe pas, semble-t-il, de médecine efficace qui soit totalement sans risque. Les plantes médicinales chinoises, comme la plupart des substances actives, peuvent provoquer des effets secondaires. Heureusement, la très longue tradition orientale fait que ces effets sont connus avec précision ; dans une grande majorité de cas, ils sont d’ordre digestif (ballonnement, perte d’appétit, nausée). De façon générale, la pratique chinoise privilégie d’abord des plantes non toxiques qui servent à soutenir le système d’autoguérison, tandis qu’elle réserve les plantes possédant des propriétés toxiques aux cas sévères.


6/17/2008

Le Qigong, une porte qui ouvre à la Présence

Le Qigong peut-il, au même titre que son homologue hindou le Yoga, être considéré comme une véritable voie spirituelle ? Existe-t-il une dimension spirituelle derrière cette gymnastique d’origine chinoise, qui, sous une myriade de formes, et de par sa véritable nature, nous offrirait une voie directe et simple vers un état d’être plus profond, une pure conscience et une expérience de la Présence dans notre vie quotidienne ?

Le terme de Qigong recouvre l’ensemble des multiples pratiques psychosomatiques développées depuis plusieurs millénaires en Chine. Ces pratiques sont issues des traditions taoïste, bouddhiste, confucéenne, médicale, ou martiale et font depuis longtemps parties du même fond culturel.

Les différentes approches du Qigong


Le Qigong est avant tout, pour la grande masse de ses pratiquants, un moyen de conserver la santé grâce au bien-être qu’il procure. Quelques adeptes, généralement plus jeunes, le pratiquent pour améliorer leurs capacités physiques. Pour d’autres, certainement plus ambitieux, le Qigong est une méthode qui permet de décupler les facultés énergétiques et mentales afin d’obtenir des pouvoirs qui dépassent les normes humaines (tout voir, tout entendre, tout percevoir et tout connaître du passé, du présent et de l’avenir). Enfin, pour une petite minorité de personnes, le Qigong est la discipline choisie pour sortir des conditionnements humains et atteindre ainsi à la réalisation spirituelle.

Lorsque le trois ne fait qu’un

Décrites ainsi, ces différentes manières « d’espérer en la pratique » qui sont à la base d’une démarche vers le Qigong, paraissent fort différentes voire même opposées (entretenir sa santé pour vivre plus longtemps et mieux n’est-il pas en effet complètement contradictoire avec l’obtention rapide de la libération ?). En fait, ceci serait exact dans une optique hindouiste ou bouddhiste Hinayana. Dans la tradition syncrétiste chinoise (les Chinois ne disent-ils pas : « Les trois religions n’en font qu’une » ?), la santé du corps et la longévité - le but que recherchent la plupart des Qigong - sont considérés comme le fondement de l’accomplissement spirituel. Le message est simple ; plus on vit longtemps, en bonne santé et dans le bien-être, plus le potentiel de réalisation est grand. Il n’existe aucun parallèle aussi clair dans le Bouddhisme originel ou l’Hindouisme, qui, à quelques exceptions près, considèrent effectivement le corps comme un obstacle à la réalisation spirituelle.

Le Qigong en tant que pratique corporelle de santé

Ce Qigong fondamental que l’on peut nommer « hygiénique », est en général composé de mouvements doux et lents qui se pratiquent associés à une respiration naturelle et un état mental apaisé. L’expression fang song (détendre et relâcher) correspond parfaitement à ce niveau de pratique tant il est vrai que l’apaisement du corps, du souffle et de l’esprit est le fondement même de cet art énergétique puisque toute crispation et toute tension entraînent nécessairement une limitation voire un blocage de la circulation énergétique. Comme, pour la médecine chinoise, la santé est tout simplement conditionnée par le maintien d’une libre circulation du Qi, la relaxation mentale et physique se trouve vraiment à la base de l’entretien de la santé et même de la pratique thérapeutique du Qigong.

Le Qigong en tant que voie de transformation

Nous avons ici regroupés les deux « objectifs » que nous avions définis en préambule : le Qigong pour améliorer les capacités corporelles, que nous pouvons aussi appeler « martial » ; et le Qigong en tant que voie de transformation intérieure, que nous nommerons « énergétique ».

Dans les deux cas on parlera d’alchimie, mais celle-ci est externe (Waidan) dans les arts martiaux, qui ont pour objectif de transformer les tissus superficiels du corps (muscles et tendons), alors que dans l’autre on parle d’alchimie interne (Neidan) puisqu’elle est fondé sur la transmutation progressive des énergies « quintessencielles » de l’adepte (Jingqi) en Qi purifié afin d’obtenir la « Longue Vie ».

En fait ces deux méthodologies alchimiques, si différentes dans leur approche (l’une étant Yang, l’autre Yin) conduisent finalement au même résultat qui est le plein développement de toutes les potentialités physiologiques et énergétique de l’être humain. C’est pourquoi on parlera ici de « Longévite ».

Le Qigong en tant que voie spirituelle

Au troisième niveau de la pratique, et à la suite de l’obtention de la Santé et de la Longévité, la tradition nous parle alors d’Immortalité : après le combat voici la Transcendance, après l’œuvre terrestre voici l’Oeuvre Céleste.

Le principe fondamental de tout Qigong, est celui des trois Régulations (San Tiao) :

Tiao Shen, Régulation du corps physique Tiao Xi, Régulation de la respiration Tiao Xin, Régulation du Cœur(mental)

Qu’un seul de ces éléments soit absent et nous n’avons plus alors affaire à du Qigong mais à une simple gymnastique ou à un travail de désincarnation (absence de la conscience corporelle).

Dans un deuxième temps, qui correspond à celui décrit comme voie de transformation, est introduit même une quatrième régulation :

Tiao Qi - Régulation de l’énergie

Enfin, et à un ultime niveau, on parle de :

Tiao Shen - Régulation de l’Esprit

Dans cette approche du Qigong, le corps, l’esprit et le souffle réunis en unité parfaite, deviennent alors l’unique l’objet de l’attention et de l’observation du pratiquant. Aucune posture, ni visualisation, ni mode respiratoire ne peuvent être imposés. En fait toutes postures et toutes formes peuvent convenir puisqu’il s’agit à ce stade d’approfondir simplement la conscience, le Shen individuel, pour entrer dans la Présence.

Le Qigong méditatif dont il est question ici est celui même qui était aux origines, les grands ancêtres de la tradition taoïstes (Laozi et Zhuangzi) ont tous deux parfaitement décrit cette voie et n’ont en fait que peu parler des méthodes précédentes.

Que la pratique s’effectue alors en assise (Jing zuo), en posture immobile debout (Zhan zhuang gong), dans le mouvement (Dao yin) ou dans le déplacement (Taiji quan), cela n’a plus aucune importance. La Présence est partout et dans toutes les conditions, elle occupe tout l’espace-temps.

Présence intégrale et totale qui dissolvant progressivement le moi individuel, la conscience dualiste, se fusionne au grand Shen cosmique. A ce stade de la pratique, la forme corporelle embrasse tout son espace. Toute limite s’est estompée et il n’y a plus d’externe ni d’interne. Cette Expérience et l’aboutissement de tout le processus patiemment mis en place et cette quatrième étape de la pratique.

C’est aussi l’entrée dans le Silence, le « Mystère de Mystère, porte de toute merveilles » avec laquelle le même sage conclu son premier chapitre. C’est la Voie directe, royale (Raja Yoga), celle de l’Illumination subite, celle qui n’a pas besoin de méthode et qui nie même toutes les méthodes (Advaita Vedanta). Celle de la seule Attention, celle de la pénétration dans l’intime du Silence intérieur. C’est celle de l’être-là, seul avec le Seul en une Présence qui emplie le Tout.

En pratiquant ainsi, et en utilisant son propre corps, son propre souffle et son propre esprit comme support pour atteindre l’Eveil, le Qigong devient effectivement une Porte qui ouvre à la Présence, une Voie spirituelle authentique, un chemin traditionnel pour les hommes de notre temps.


Arts Millénaires de Bien-Vivre et de Bien-Etre

Arts Millénaires de Bien-Vivre et de Bien-Etre

Herbes de Provence