5/17/2008

La Science du Qi



Peut-on prouver l'existence du Qi ? Des travaux menés en France et en Chine n'en sont pas loin

Fondamentalement insaisissable, invisible, immatériel, le " souffle de vie universel " du Qi paraît se dérober à toute investigation scientifique. Cependant, à force de tentatives et d'appareils de plus en plus perfectionnés, des savants sont parvenus à s'en approcher. Du moins de certaines de ses manifestations. La mesure du qi n'est plus tout à fait un casse-tête chinois.

Au contact des méridiens
C'est en 1946 qu'un médecin acupuncteur français, le Dr Jean Niboyet entreprend d'apporter la preuve objective de l'existence des points d'acupuncture en prenant des mesures électriques de la peau. C'est le début d'une recherche de plusieurs années, particulièrement rigoureuse et documentée, si minutieuse qu'elle deviendra le sujet de sa thèse de médecine. Pour cela il va mettre au point le punctomètre. C'est un Ohmètre (appareil mesurant les variations du courant électrique en ohms) en forme de stylet, destiné à mesurer la capacité de la peau à conduire plus ou moins facilement le courant électrique (cela s'appelle la résistance). Il est toujours utilisé.

Que découvre Jean Niboyet au cours de ses expériences ? Que notre peau est ponctuée à sa surface de " puits de résistance minima ". Des points qui s'avèrent 20 à 50 % plus conducteurs de courant que leur environnement immédiat. Il s'aperçoit aussi que ces points, répartis dans la plus parfaite symétrie, coïncident au millimètre près avec ceux recensés par la médecine traditionnelle chinoise. Pour vérifier si les écarts de résistance cutanée des points entre eux sont le résultat du hasard ou non, il répète ses mesures sur des séries de points pris deux par deux, situés soit sur un même méridien, soit sur deux méridiens différents, ou très éloignés l'un de l'autre. " Dans 90 % des cas, constate le médecin, la résistance entre deux points d'un même méridien est plus faible que celle de tout autre trajet ne suivant pas un méridien. " Des mesures encore valables aujourd'hui.

Pour Niboyet, bien qu'il ne soit pas parvenu à y mesurer des courants électriques, les méridiens sont l'équivalent d'un réseau électrique. Un réseau qui quadrille notre organisme, distribue l'énergie, le Qi, et sur lequel il est possible d'agir à l'aide de certains points privilégiés. Ce sont les points d'acupuncture.

Le Qi, conscient et dirigé
L'essentiel des études scientifiques concernant le Qi a été mené en Chine depuis la fin des années 70, avec des maîtres de qi-gong, des experts du " souffle vital ", capables de faire circuler le Qi, de l'accumuler dans leur organisme pour le redonner à volonté, par ce que … …l'on appelle des projections de Qi émis et dirigé consciemment, éventuellement à distance : le Wei Qi.

Dès 1978, le ministère de la Santé chinois (via son bureau de la médecine traditionnelle) initie les premières recherches officielles. Depuis, elles n'ont jamais cessé, et visent autant à mesurer les effets du wei qi qu'à déterminer sa nature exacte. Les scientifiques de l'hôpital Xun Wu de Pékin et de l'université Jiatong à Shangaï ont découvert que la production de wei qi s'accompagne d'effets électromagnétiques variés (apparition d'un champ d'électricité statique et fluctuation du champ magnétique …). Des clichés infrarouges pris avant, pendant et après des émissions de qi sur des participants montrent des changements de température autour de leur tête et de leurs mains. À défaut d'autres explications toutes ces recherches orientent vers une explication bioélectrique du qi.

Au cours des années 1980, Liu Dong, Maître de qi-gong, diplômé de l'université de médecine chinoise de Pékin et initié dès l'âge de 5 ans par son grand-père, a accepté d'utiliser sa maîtrise du qi et de le projeter sur des plantes, des souris porteuses de cellules tumorales ou des chaînes de protéines. Réalisées avec l'aide de physiciens, biologistes et immunologistes, ces expériences ont toutes été concluantes, démontrant l'impact du Wei Qi sur le vivant. Leurs conclusions ont été publiées dans des magazines scientifiques chinois. En France, en juillet 1991, sous le contrôle du Pr Jean-Claude Chermann de Marseille, de l'unité 322 de l'Inserm, Liu Dong s'est essayé à émettre du Qi à destination d'une culture de cellules infectées par le virus du sida. " Cela s'est déroulé en double aveugle. Je me suis concentré sur une éprouvette, en restant les mains quelques minutes autour du tube à essai pour envoyer de l'énergie ", raconte le maître chinois aujourd'hui professeur de qi-gong au sein de l'association Ling Gui, à Paris. " Une semaine plus tard, le contenu a été analysé. Il y avait moins de virus et le taux de cellules du système immunitaire, les MT4, avait augmenté. " Un essai malheureusement resté sans suite.

Des sons porteurs d'énergie
À Oppedette, dans les Alpes de Haute-Provence, Vlady Stévanovitch émet des sons chargés d'énergie, capables d'agir sur les organismes : tonifiant un organe, soulageant une contracture, ou induisant un état de relaxation. Musicien de formation, il a cherché à reproduire ces effets en enregistrant les sons qu'il émettait. Numérisés, décomposés en différentes fréquences puis remixés par des ingénieurs du son, ces sons baptisés Wou pour les distinguer de l'émission d'origine, semblent garder du pouvoir.

Débutés en 1995, ces travaux menés en relation avec des spécialistes de l'informatique musicale (l'Ircam), ont abouti à l'évaluation de certains Wou par un réseau de médecins et de praticiens de santé qui les utilisent dans le cadre de leurs traitements. " L'effet antidouleur est souvent observé dans l'immédiat et ne tarde pas à se manifester au plus tard après 15 minutes d'intervention ", constate Vlady Stévanovitch.

Les Wou sont aussi l'objet d'un programme d'analyse scientifique élaboré par l'Institut Somatic, un centre de recherche sur le qi fondé à Paris en décembre 2003, qui prévoit d'utiliser la résonance magnétique nucléaire pour objectiver l'influence des sons sur des échantillons d'eau. " L'idée est d'exposer sur une longue durée un mélange d'eau pure et d'eau lourdeà du son enrichi en qi pour voir si les liaisons moléculaires entres les atomes d'oxygène, d'hydrogène et de deutérium ont été changées ou pas, explique le Dr Pascal Vidal, l'un des fondateurs de l'Institut. Les premières analyses auront lieu en janvier 2005, et l'ensemble des travaux sera sans doute terminé en septembre. " L'existence du qi ne semble plus être sujet à controverse, reste à en déterminer la nature !

Maxence Layet


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