5/13/2008

Médecine traditionnelle chinoise

31 janvier 2008 / Dernière mise à jour : 13 mars 2008

Bien qu’elle n’y tienne plus qu’une place marginale avec à peine 10 % de la pratique, la Médecine traditionnelle chinoise (MTC) reste très présente en Chine, dans 30 universités, 170 instituts de recherche, 2620 hôpitaux, et pratiquée par plus de 500000 médecins.

Plus présente en zone rurale qu’urbaine, au sud de la Chine qu’au nord, elle est peu coûteuse et a la faveur des patients modestes. Riche d’une tradition multimillénaire, la MTC est un « système » concernant l’homme et sa santé, qui possède sa propre base philosophique et symbolique. Elle voit l’homme (corps, coeur et esprit) comme un tout et considère les phénomènes non pas en soi, mais à partir des relations entre eux.

Pour assurer son bien-être , elle a recours à cinq pratiques principales : l’acupuncture, la pharmacopée, la diététique, le massage et les exercices énergétiques (comme le Qigong et le Taichi). Elle est riche d’une immense bibliographie, constituée au fil des millénaires et dont une étape importante fut, en 1578, la publication du Materia Medica de Li Shizhen, fruit de trente années de travail, qui décrit près de 2000 produits et 11000 prescriptions et reste toujours une référence (la liste s’est étendue depuis). Ces produits, que l’on trouve dans toutes les pharmacies chinoises, sont multiples et parfois étranges, tel le Cordyceps ou Caterpillar Fungus, aux multiples vertus, moitié chenille moitié champignon, vendu à prix d’or. Peu répandue dans le monde, à l’exception de l’acupuncture, enseignée dans les universités françaises et parfois utilisée comme technique d’anesthésie. et de pratiques individuelles comme le taichi, la médecine chinoise s’efforce de se développer à l’international. C’est naturellement la pharmacopée qui est au coeur de cette volonté puisque, avec 12807 substances médicinales de sources naturelles (plantes, animaux, minéraux), elle représente une ressource tout à fait unique et un enjeu économique important (la Chine n’occupe que 5 % d’un marché mondial des plantes de 16 milliards $US, et exporte surtout des matériaux bruts). Ce potentiel reste largement inexploité et l’industrie pharmaceutique mondiale en a pris conscience, qui s’est déjà tournée vers cette source de nouvelles molécules, plusieurs groupes comme Novartis et Servier, initiant des collaborations avec des instituts chinois pour le criblage de molécules. Trois plantes chinoises ont eu récemment la vedette : la badiane de chine ou anis étoilé, composant principal du Tamiflu de Roche, Artemisia annua à la base du meilleur anti-paludéen actuel (Coartem), ou Coix Lacrima Jobi (Kanglaite) efficace pour le traitement de certains cancers (ces deux derniers mis en évidence par des laboratoires de la circonscription). Mais l’enjeu principal est celui de la validation des principes mêmes de la médecine chinoise et en particulier de l’étude de l’action de substances complexes, quand la pharmacologie occidentale se concentre sur l’action de molécules isolées (seules autorisées sur le marché). Le gouvernement chinois a donc pris une série de mesures pour accélérer la modernisation du secteur et renforcer sa crédibilité (qualification obligatoire des praticiens, études scientifiques de l’efficacité des traitements, élucidation des mécanismes d’action), en l’incluant dans le programme de re recherche national 973 (« Drug Innovation and Traditional Chinese Medecine Modernization »). Un projet de « Prévention et contrôle du sida » a été lancé fin 2004 pour soigner gratuitement 2300 patients dans 5 provinces. Les acteurs internationaux et français en particulier sont naturellement présents : c’est ainsi qu’à la suite à un symposium franco-chinois qui s’est tenu à Paris fin octobre 2006, le Ministre Français des Affaires étrangères et le Ministre Chinois de la Santé ont signé le 1er Mars 2007, un accord de coopération pour développer des recherches communes sur ce terme. En juin dernier, à Rome, une conférence sur la MTC soutenue par la Commission Européenne et le Ministère Italien de la Santé a regroupé près de 400 participants.


Service scientifique de Shanghai, Consulat Général de France à Shanghaï
Le Blog du Quimetao

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