9/03/2008

La médecine traditionnelle chinoise (MTC)-Vue intégrale

Un bref historique de la médecine traditionnelle chinoise
Le terme « médecine traditionnelle chinoise (MTC) » désigne le système de médecine qui a été élaboré en Chine. Les documents décrivant la MTC les plus anciens datent de 3 500 ans, et les découvertes archéologiques laissent entendre que les origines de la MTC pourraient remonter à au moins 5 000 ans.

Bien que qualifiée de traditionnelle, la MTC a progressé au fil des siècles et elle s’inscrit bien dans le contexte du monde moderne. Au cours de plus de ses 2 000 années d’histoire documentée, la MTC a évolué sous l’effet de nombreuses influences d’ordre politique, économique, scientifique, technologique, social et culturel. À un moment donné au cours de sa très longue histoire, la MTC a quasiment été remplacée par la médecine occidentale. En effet, à la suite de la chute de la dynastie des Qing en 1911, les dirigeants chinois envisageaient de transformer leur pays en un nouvel état moderne, et cela incluait une médecine à l’occidentale. Vers le milieu des années 1950, toutefois, la médecine traditionnelle chinoise avait connu un regain de popularité, si bien que les quatre premiers collèges médicaux d’un bon nombre d’autres à venir ont été établis. La MTC a poursuivi sa croissance à titre de système de médecine, et des programmes éducatifs allant de certificats de technicien(ne) jusqu’au niveau du doctorat sont offerts aux étudiants. La MTC, tout particulièrement comme on la pratique de nos jours en Chine, incorpore et adapte, le cas échéant et si cela convient, les nouveautés de la science et de la technologie occidentale.

Quelques concepts de la MTC
La médecine traditionnelle chinoise est aussi complexe et spécialisée que la médecine conventionnelle. Bien qu’il soit impossible d’en résumer ne serait-ce que les principaux concepts et principes sur un simple feuillet d’information, nous en abordons quelques-uns très brièvement dans les lignes qui suivent :

L’idée de paires d’éléments opposés en équilibre (dualité en harmonie), tels le jour et la nuit, le soleil et la lune, la lumière et la noirceur, le sexe masculin et le sexe féminin, s’exprime par le concept des forces de Yin et Yang. Les forces de Yin et Yang sont parfois représentées graphiquement par le symbole taoïste.

Qi (prononcé Tchi, également écrit chi, Tchi) est souvent traduit en force vitale ou énergie vitale. Qi est l’énergie aussi bien que la matière; c’est la force de la vie. Qi est un flux circulant à l’intérieur, tout autour et partout au sein du corps dans des canaux énergétiques ou méridiens.
Les organes ou systèmes organiques du corps, comme les décrit la MTC, diffèrent tout à fait de ceux de notre perception occidentale. Bien que la plupart des organes soient similaires en termes de noms et de fonction à ceux du concept occidental, ils peuvent, en MTC, jouer un rôle différent. Par exemple, un praticien de la MTC pourrait diagnostiquer une insuffisance hépatique chez un patient qui, selon la médecine conventionnelle, présente pourtant un foie parfaitement normal et fonctionnel.

La maladie peut être provoquée par des facteurs externes comme internes. Les six causes externes de la maladie, parfois appelées les six démons, sont le vent, le froid, le feu, l’humidité, la canicule et la sécheresse. Quant aux causes internes de la maladie, parfois appelées les sept affects, celles-ci sont la joie, la colère, l’anxiété, la pensée, la tristesse, la crainte et la peur.

Diagnostic
Un praticien de la MTC a recours à quatre techniques fondamentales pour évaluer un patient et poser un diagnostic. Ces techniques sont les suivantes :

L’observation : l’examen visuel de la langue, de la complexion et de la peau, l’observation du comportement du patient.
L’écoute et l’odorat : l’écoute de la qualité, de la hauteur tonale (tonie) et du ton de la voix du patient; en reniflant les odeurs corporelles.
L’interrogation : des questions détaillées sont posées relativement aux symptômes ressentis, aux plaintes et malaises, au style de vie, etc.
Le toucher : le praticien de la MTC a reçu la formation nécessaire pour évaluer d’une manière très complexe le pouls du patient (au niveau du poignet, par palpation de l’artère radiale), évaluation qui peut faire ressortir quelque 21 pouls différents.

Une fois l’évaluation du patient terminée, le praticien de la MTC est alors en mesure de classifier le problème, puis d’établir le mode optimal de traitement. Le traitement est adapté aux besoins particuliers du patient, compte tenu de la classification attribuée à la maladie ou à la plainte médicale.

Traitement
En MTC, le traitement est essentiellement allopathique, en ce sens que les maladies sont traitées par le recours à des mesures opposées. Ainsi, une maladie ayant rapport au froid sera soignée par la chaleur, une affection liée à une carence sera traitée par une supplémentation, tandis qu’un problème attribuable à un excédent sera remédié par un drainage.

Les principes de traitement qui servent de guide aux praticiens de la MTC sont les suivants : traiter la cause d’une maladie directement; traiter la cause et, en même temps, assister et encourager la capacité naturelle de l’organisme à s’autoguérir; et assister l’organisme sans traiter la cause directement. Cette dernière approche est appelée fu zheng, ce qui se traduit grosso modo par « soutenir le vertueux ».

Quelle que soit l’approche adoptée, les praticiens de la MTC disposent d’une diversité d’outils et de techniques de traitement, même si certains praticiens n’ont pas recours à toutes les techniques à leur disposition. Comme c’est le cas en médecine conventionnelle, les thérapeutes en MTC peuvent se spécialiser dans certains types de maladies ou de traitements.

Les préparations médicinales
Les préparations médicinales ne se limitent pas aux herbes, mais incluent également des produits d’origine minérale et animale. Parfois complexes, les prescriptions peuvent comprendre des préparations incorporant plus d’une vingtaine d’ingrédients. Certains de ces ingrédients peuvent traiter directement la cause de la maladie, d’autres peuvent assister les propres défenses du corps, tandis que d’autres peuvent contribuer à atténuer les effets secondaires des autres ingrédients.
Les préparations médicinales peuvent prendre la forme de tisanes, d’extraits liquides, de capsules ou de comprimés. Bien que la préparation des tisanes soit une opération assez laborieuse (il peut falloir faire bouillir les tisanes, les laisser infuser, les tamiser à plusieurs reprises, puis les laisser refroidir), cette modalité est sans doute le meilleur moyen d’individualiser le traitement médicinal. Certaines prescriptions d’usage courant sont prémélangées et offertes sous forme de comprimés. Bien entendu, les comprimés sont plus pratiques à prendre, mais leur dosage peut ne pas se révéler aussi précis que celui des tisanes individualisées dans le traitement de certains états. Certaines préparations médicinales sont également faites à partir d’ingrédients en poudre que l’on mélange en fonction de la prescription particulière requise, puis que l’on enferme dans des capsules.

L’acuponcture
L’insertion d’aiguilles fines dans la peau permet aux thérapeutes en MTC de modifier le cours du flux énergétique qi, le faisant dériver et soulageant ainsi les blocages. Le flux énergétique qi est redirigé vers les organes ou les régions du corps aux prises avec une déficience, ou il est réacheminé hors des zones accusant un excédent.

La moxibustion
La moxibustion consiste à brûler, sur ou au-dessus du corps, de petites quantités de moxa séché et réduit en poudre (une herbe connue sous les noms de Artemesia vulgaris, de ai ye, d’armoise et d’herbe de la Saint-Jean). Ayant l’aptitude d’exercer un effet sur le flux énergétique qi, le moxa s’utilise souvent de concert avec l’acuponcture.

Tui Na
Il est vrai que les termes Tui Na se traduisent souvent par « pousser et tirer », mais ils signifient réellement un système de massage, de manipulation corporelle et de stimulation manuelle exercée sur le corps au niveau des points d’acuponcture. La technique Tui Na peut s’utiliser pour stimuler le flux énergétique qi, pour traiter les problèmes neurologiques ou orthopédiques, ou comme substitut à l’acuponcture dans les cas où l’implantation d’aiguilles se révélerait inappropriée (chez les enfants, par exemple).

Qigong
Le Qigong (prononcé tchi koong, également écrit Chi Kung, Chi Gong, Qi Gong, etc.) est un mode de manipulation du flux énergétique qi, ou d’influence sur celui-ci, s’opérant par le biais d’exercices, de la respiration et de la méditation. De nature semblable au tai-chi, les exercices de qigong produiraient, d’après ce qu’on en dit, de plus puissants effets curatifs. Pratiqués sur une base quotidienne, les exercices de qigong seraient particulièrement utiles pour maintenir la bonne santé et prévenir la maladie.

Traitement par la diététique
Les praticiens de la MTC peuvent prescrire certains aliments, certains assaisonnements ou certains mets qui ont des propriétés curatives. D’autres aliments, ainsi que l’alcool, pourraient être déconseillés par le praticien afin de favoriser la guérison.

MTC et VIH/sida
En MTC, l’infection par le VIH et le sida sont classifiés d’un certain nombre de façons. En général, le VIH est reconnu comme un « fléau externe » qui envahit le corps par la voie de la moindre résistance. Par conséquent, il est d’importance capitale de veiller à protéger ou à renforcer les zones de faiblesse. Or en MTC, la façon dont le praticien aura identifié le VIH/sida déterminera le traitement à employer. Ainsi, selon différents praticiens, le VIH pourra être perçu comme soit une maladie liée à la chaleur, soit une maladie issue d’une carence, soit une déficience du Yin ou une insuffisance rénale, soit une maladie reliée à la chaleur. En médecine occidentale, une partie ou l’ensemble des traitements prodigués pourront viser le renforcement ou la stimulation du système immunitaire. En MTC, on peut avoir recours à des techniques diagnostiques comme moyen de prédire le genre d’infection opportuniste à laquelle le patient pourrait être le plus vulnérable. Le traitement retenu pourra alors viser à prévenir les problèmes pertinents au cas.

MTC et médecine conventionnelle
Nombre de personnes séropositives ont recours à la MTC comme complément à leur traitement médical conventionnel. La MTC peut être utile pour aider à stabiliser et à renforcer le système immunitaire suivant un traitement médicamenteux conventionnel entrepris pour soigner une infection. Certaines personnes font appel à la MTC pour soulager ou atténuer les effets secondaires dûs à des médicaments conventionnels. En raison du risque d’interactions entre les médicaments conventionnels et les remèdes de MTC, les patients devraient tenir leur médecin conventionnel et leur praticien de la MTC informés de tous les traitements qu’ils prennent.

Une variété d’herbes chinoises ont déjà fait l’objet d’évaluations dans le cadre d’études de laboratoire, et il a été démontré que nombre d’entre elles exercent des effets anti-VIH. Ces effets antiviraux ont été observés dans les cas où l’herbe étudiée avait déjà renforcé ou amélioré l’aptitude des cellules à résister à l’infection.

Des études portant sur l’acuponcture ont démontré que cette discipline a la faculté de stimuler le système immunitaire en augmentant la production d’interférons (messagers chimiques), en améliorant la capacité des globules blancs à tuer les bactéries et en accroissant le nombre de globules rouges du sang. L’acuponcture a également fait l’objet d’études à titre de traitement de la neuropathie périphérique reliée au VIH. Bien qu’une étude de large envergure n’ait fait ressortir aucune différence significative en termes de soulagement de la douleur entre l’acuponcture, le traitement médical standard et un placebo, les points d’acuponcture étudiés dans le cadre de cet essai avaient été uniformisés de sorte que chaque sujet reçoive exactement le même traitement. Les traitements par acuponcture sont normalement adaptés aux besoins particuliers du sujet et, comme l’ont corroboré les chercheurs dans leurs conclusions, les traitements individualisés pourraient bel et bien exercer des effets différents.

Malheureusement, la vaste majorité des travaux de recherche réalisés dans le domaine de la MTC sont publiés dans les journaux médicaux et scientifiques de langue chinoise, et faute de traduction, demeurent inaccessibles à la plupart d’entre nous.



Source: catie.ca

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Arts Millénaires de Bien-Vivre et de Bien-Etre

Arts Millénaires de Bien-Vivre et de Bien-Etre

Herbes de Provence